Tuesday, March 01, 2005

les Khazars

Pour ceux qui se sont intéressés à l'histoire européenne, le peuple qui s'est répandu dans tous les pays et a parfois été regardé avec un certain degré d'hostilité, c'est-à-dire les juifs, est toujours le porteur de beaucoup d'énigmes.La plupart des juifs vivaient, jusqu'à la créationde l'état moderne d'Israël, dans l'espace situé entrela Russie moscovite et l'Allemagne et parlaient yiddish,une langue avec des influences diverses. Un aspect consigné avec surprise au Moyen Age était ladécouverte de certains membres de cette populationayant des traits clairement non-sémitiques, maiseuropéennes ou finno-ougriens (famille de peuplesqui habitent en Asie, en Russie et qui inclut aussi leshongrois, les finnois et les estoniens). Ils se déclaraientles descendants des khazars ou des hébreux« Tatars » .Le peuple des khazars avait embrassé la foimosaïque et avait dominé la région située au Norddu Caucase entre les années 600 et 1100 après JC,assurant la continuité de la route nordique du Cheminde la Soie. Au XIIIe siècle, quand Marco Polo afait ses voyages en Asie, la région était encore nomméepar les italiens « Gazari ». Pour comprendrecette symbiose entre les juifs et un peuple initialementnomade, il faut se rappeler qu'avant l'apparitiondu mahométisme, le culte mosaïque était plus« international » que maintenant. Certains des ethiopiensavaient probablement embrassé cette religionavant de devenir chrétiens et même ensuite ils eurentlongtemps une minorité juive très respectée. Avantet pendant la vie de Mohammed, il y avait des tribusarabes converties au mosaïsme. Un célèbre personnagebiblique, par exemple, Job, était un riche propriétairearabe. Il en va de même dans le Nord duMoyen Orient où l'on trouve des petites communautésperdues dans la population turque ou arménienne.Le premier millenaire de l'ère chrétienne estencore une période pleine de mystères pour l'historiographieeuropéenne. Les khazars constituent l'unde ces mystères et ils ont été si souvent oubliés quela grande « Wall Chart of World History » - publiéeen 1890 à Londres et dont on peut maintenant trouverl'original dans la Librairie du « B r i t i s hMuseum » - , la plus fameuse œuvre historique del'époque victorienne, ne les mentionne pas.Pourtant, des documents arabes racontent qu'auH I S TO I R E Royaume légendaireKhazaria – l'empire oubliéK h a z a r s:«Le dictionnaire khazar »- «Livre jaune»Nicola Onose26Qui étaient lesKhazars ?Peuple belliqueux installé dans le Caucase du VIIe au Xe siècle.Ils avaient un empire puissant, des bateaux sur la mer Noire etsur la mer Caspienne, des vents autant que de poissons, tro i scapitales, une pour l'été, une pour l'hiver et une en cas deg u e r re, et des années hautes comme des pins (...) . Selon Hale -vi, ils se convertirent au judaïsme en 740, et le dernier qaghan -k h a z a r, Joseph, avait même des contacts avec les Juifsespagnols, car il navigua le septième jour, quand la terre injuriel'homme et que la malédiction éloigne le bateau du rivage.IXe siècle le calife de Bagdad a créé une chambre dutrône avec quatre trônes représentant les quatregrands souverains de ce temps-là. Ceux-ci étaient :lui-même comme chef de l'Islam, Charlemagnel'Empereur de l'Occident, l'Empereur de Chine et leQaghan – le roi – des khazars. Cependant, unnombre très limité de personnes se rappelle aujourd'huide leur existence. Quand j'ai essayé pour lapremière fois d'écrire le mot « Khazars » dans monéditeur de texte, le vérificateur d'orthographe s'estempressé de m'offrir une liste de remplacement, de« hasard » à « Kazakh », mais il n'y avait rien quisoit proche de mes intentions. Cette grande puissancequi a pourtant résisté pendant des siècles dans uneposition géographique dangereuse semble avoircomplètement disparu, en laissant moins de témoins27H I S TO I R ERoyaume légendaireLe Dictionnaire khazar, un livre d'oreset déjà célèbre. Vous pouvez le trouversur:http://www.khazaria.com:pavic.html« - Des trois lecteurs de rêves, dit ce Juifau kaghan, je suis le seul, moi le rabbin, quevous, les Khazars, n'ayez aucune raison decraindre. Car derrière les Juifs il n'y a ni lecalife avec les voiles vertes de sa flotte, ni lebasileus grec avec la croix brandie en tête deson armée. Derrière Constantin le Philo -sophe se pressent les piques et la cavalerie, etderrière moi, le rabbin, seulement les capesde prière.Ainsi parla le rabbin, et le kaghan futcomplètement séduit par ses arguments. »(«Le livre rouge» - «Polémique khazare»)« De notre métier de chasseur de rêvespeut donc naître un bénéfice inattendu ou unimmense malheur. Mais cela ne dépend pasde nous. Notre travail est d'essayer. Le resteest question de savoir-faire. (...) Les cheminsqui courent à travers les rêves d'autru icachent parfois des signes dans lesquels onpeut lire si Adam le précurseur monte ou des -cend sur l'echelle. Ces signes sont les per -sonnes qui se rêvent mutuellement. C'estpourquoi le but final de tout chasseur derêves est de découvrir ce couple de rêveurs etde les connaître le mieux possible. Car de telsêtres représentent toujours des parties ducorps d'Adam à des états différents, et setrouvent à des niveaux variables de l'echellede l'esprit. »(«Le livre vert» - «Masudi Yousouf»)que l'Ordre des Templiers.De nos jours, à l'ère des grands flux informationnelsqui ne tiennent plus compte des barrières culturellesou géographiques, la société oubliée quidominait l'extrême Est de l'Europe est de plus enplus mentionnée en raison de certains aspects remarquablesde cette civilisation. Les partisans du pluralismepolitique et ethnique, par exemple, sont attiréspar son caractère d'une tolérance surprenante :même l'armée khazare comprenait d'une manièreassez harmonieuse juifs, chrétiens, musulmans etpaïens. Les défendeurs de l'idée de la disséminationde la culture pourraient aussi être intéressés : dansun tel empire conduit par des juifs, la classe moyenne,forte, était alphabétisée puisque le peuple de laBible a toujours su lire les Saintes Ecritures.Mais peut-être que le contact le plus attrayantavec la légende des khazars se fait à l'intermède dela littérature de fiction. Le meilleur candidat est lelivre « Le dictionnaire khazar » de l'écrivain serbeMilorad Pavici qui a connu un grand succès en Yougoslavie,à sa publication en 1984, et a été traduitdans beaucoup de langues.HistoireVue généraleEtant donné le mystère planantautour de l'empire khazar et de sacomplète dissolution, il semblenaturel que l'histoire des khazars setrouve à la frontière entre vérité etlégende.L'origine des khazars est controversée,mais les scientifiques lesconsidèrent en général commemembres de la famille des peuplesturcs ou, plus rarement, des finnoougriens, à cause de leurs relationsavec les bulgares et les magyars. Ilsse déclaraient eux-mêmes les descendantsde Togarmah, le pèrelégendaire de tous les Turcs.Les khazars se sont probablementinstallés dans les plaines aunord du Caucase et sur le coursinférieur de la Volga entre le deuxième et le cinquièmesiècle après JC et ont commencé leur expansionpolitique et militaire au septième siècle. Ils ont trèsvite créé un grand empire qui avait pour frontièresnaturelles : le Don, la Mer d'Azov, les Montagnesdu Caucase. Ils étaient voisins des tribus bulgaresqui vivaient entre le Don et la Volga et qui étaientleurs alliés. Les khazars représentaient la seule puissancequi pouvait s'opposer aux arabes qui à cemoment-là avaient conquis la quasi-totalité de cettepartie du monde. Au début, ils étaient aussi capablesde vaincre les slaves, mais leur force a progressivementdiminué avec l'ascension de la Russie après lachristianisation de celle-ci en 988. Au XIIIe siècle,les restes de leur royaume ont été une proie facilepour les envahisseurs mongols.La lettre de Ibn SaprutCependant, au Xe siècle, le moment sur lequelnous avons la plus riche documentation, Khazariabénéficiait encore de prospérité et de respect a l'extérieur.Le grand savant et médecin juif Hasdai IbnSaprut était à ce moment-là non seulement une gran-28de personnalité de la communauté séfarade – lacommunauté des hébreux qui vivaient en Espagnejusqu'à la fin du XVe siècle quand Frédéric d'Aragonles a expulsés – mais aussi le conseiller pour lesaffaires étrangères du calife de Cordoba. Sa correspondanceavec le Qaghan Joseph (Qaghan étant letitre khazar équivalent à celui de roi) est probablementla source la plus digne de confiance pour ladescription générale de Khazaria. Cette correspondancefut au début une surprise pour Ibn Saprut : leslettres du Khazar étaient dans un hébreux très cultivéqui prouvait une bonne connaissance de la Torah– les Livres principaux de l'Ancien Testament – etd'autres livres saints juifs comme le Talmud et laMishnah.La monarchie était héréditaire. Le monarque, leQaghan, était le descendant de Bullan et portait unnom hébreu, quoique les documents attestent aussil'utilisation de noms turcs par la population. Leroyaume avait trois capitales situées sur la Volga :une pour la reine, une pour le roi et sa cour et unetroisième pour les juifs, les chrétiens et les musulmans.A partir du mois de Nisan (mars-avril), la course dispersait car chacun partait pour s'occuper de sesaffaires : agriculture et commerce.29HISTOIRERoyaume légendaireLa religionParmi les légendes khazares, la pluscélèbre est l'histoire de leur conversionau judaïsme, accomplie par un Qaghannommé Bullan autour de l'année 740après JC. L'histoire a une dimensionphilosophique doublée d'une dimensionmythologique. Bullan reçut la visite desémissaires de deux grandes puissances :les musulmans et les byzantins ou, dansd' autres versions, les musulmans et lesperses. Tous les deux essayèrent de leconvertir à leur propre religion. Auparavant,il avait eu un rêve d'inspirationdivine où il avait parlé avec un érudithébreu. Bullan demanda aux émissaires quelle religionétait la moins éloignée de la vérité : celle del'adversaire ou celle des juifs. Tous les deux louèrentla religion de Moïse, car elle était également unélément de base de leur propre croyance. Apresavoir écouté leurs réponses, Bullan choisit le judaïsme.Il invita des rabbins et des intellectuels juifs et,comme souvent, le choix du roi devint automatiquementle choix du peuple. Le mosaïsme était peut-êtrele meilleur compromis dans un monde où l'autoritéecclésiastique était intimement liée à la politique.Entourés d'ennemis très forts, les khazars réussirentà créer un environnement tolérant pour les nationsde leur empire. Dans leur capitale sur la Volga nomméeItil, les trois grandes religions partageaient lemême quartier civil.Dans le livre de Pavici, on trouve une version unpeu modifiée de la légende. Le Qaghan invita lesthéologiens. Il demanda à l'Arabe quels livres ildevait respecter : la Torah, l'Evangile, ou le Coran ?Le musulman choisit la Torah et le Coran. Puis ildemanda aussi au curé quels livres étaient sacrés etla réponse fut la Torah et l'Evangile. Finalement, lerabbin choisit seulement la Torah et le roi aussi, carc'était le seul livre reconnu par tout le monde.Cette forme de la légende ressemble beaucoup àla version anecdotique du baptême de la Russie. Là,le Prince Vladimir choisit parmi lesreligions des émissaires arabe, juifet grec celle du dernier car c'était laseule qui lui permettait de boire duvin.HéritageComment et où les khazars sesont-ils envolés, pourquoi n'ont-ilspas laissés de traces culturellesvisibles dans la région qu'ils ontjadis dominée - ce sont des questionssur lesquelles les scientifiqueset les amateurs de fiction ont longtempsspéculé.Et pourtant, l'existence au débutdu Moyen Age de l'Empire khazar30Christianisation des Russes - Bibliothèque nationale, Paris.est une possible explication de plusieurs problèmes.Elle pourrait partiellement expliquer l'origine ethniquedes juifs européens qui ne ressemblent pas auxsémites par leur aspect, mais qui ont la peau claire etparfois les cheveux blonds des européens ou destraits finno-ougriens. Des études génétiques sur lesséfarades, les juifs d'origine sud-européenne, et lesashkénazes, ceux d'origine Est-européenne, montrentque 20% à 30% de ces derniers n'ont pas uneascendance sémitique, mais ils présentent des similitudesavec d'autres groups ethniques. Ce résultat estsurprenant car les mariages mixtes entre juifs et nonjuifsont été pratiquement inexistants jusque dans lapériode moderne.On peut aussi supposer que la grande concentrationdans le passé des ashkénazes dans la région forméepar l'Est de la Pologne, la Lituanie, l'Ukraine etle Nord de la Roumanie a été provoquée par l'exildes juifs khazars et leur déplacement vers l'Ouest,dans une période où ils n'avaient pas le droit devivre sur le territoire de la Russie moscovite. L'antisémitismeaccentué de la Russie médiévale peutêtre ainsi mieux expliqué par l'inimitié antérieureslavo-khazare.Les preuves archéologiques soutiennent ceshypothèses. Celles trouvées en Hongrie, parexemple, où les juifs ont traditionnellement connuun traitement assez bon jusqu'au régime extrémisted'après la première guerre mondiale. Ce sont destombeaux juifs de personnes très riches que l'onpense être d'origine khazare puisqueque certaines inscriptions sur lesanneaux et sur les pierres contiennentdes caractères non-hébreux, maissimilaires à ceux des tombeaux khazars.Indirectement, on peut considérerque toute l'histoire européenne porteleur trace : les Khazars ont empêchéles Arabes d'envahir le continent etils ont bloqué l'expansion de la Russiede Kiev vers l'Est.LittératureLes Khazars ont suscité aussi l'intérêt de plu-31HISTOIRERoyaume légendai -Le calife Harun Al Rashid.sieurs écrivains, certaines œuvres de fiction devenanttrès connues dans le pays où elles ont étéécrites.Le « dictionnaire khazar », œuvre moderne,publiée en 1984, offre une approche mythologiquetrès élaborée du domaine des rêves et des paradoxes.L'origine de sa complexité vient de la multiplicitédes approches de certains événements réels ou imaginaires.Les descriptions sont faites en utilisant successivementles modèles culturels et le point de vuede chacune des trois religions monothéistes liées à lalégende khazare. L'auteur voit la disparition mystérieusedes khazars comme un paradoxe qui n'est pasexpliqué par des causes naturelles, mais plutôt parun complexe généralisé d'autodestruction. Les Khazarsde Pavici arrêtent simplement de vouloir êtredes Khazars et disparaissent progressivement de lamosaïque ethnique de la plaine de la Volga. Le « dictionnairekhazar » n'est pas un traité d'histoire, maisun exemple de la meilleure et la plus pure fiction.L'ouvrage est structuré en trois parties: « Le livrerouge » - sources chrétiennes, « Le livre vert » -sources islamiques, et « Le livre Jaune » - sourceshébraiques. L'auteur essaie de mélanger dans chacunde ces mondes les vies des personnages historiquesréels avec le plan mythologique. Par exemple, lapremière partie contient la vision chrétienne del'histoire et est marquée par la personnalité d'AvramBrankovitch, un important politicien serbe du XVIIesiècle.Les récits attribués par l'auteur aux arabes respectentla tradition du fantastique médiéval, en cultivantle surnaturel et l'illogique. L'année khazare32Quand le roi des Khazars (d'après ce qui estraconté) a rêvé que sa façon de penser convenaità Dieu, mais pas sa façon d'agir et qu'il a reçcuen même temps l'ordre de chercher les actionsagrées par Dieu, il a interrogé à un philosophesur ses convictions religieuses. Le philosophe luia répondu: il n'y a pas de faveur ou d'aversiondans la nature de Dieu, car il est au-dessus desdésirs et des intentions. Un désir est intérioriséchez la personne qui le ressent et son esprit n'at -teint pas la plénitude tant qu'il n'est pas satisfait.Si le désir reste inassouvi, Il ne serait pas com -plet. D'une manière similaire, Il est d'après lesopinions des philosophes, au-dessus de laconnaissance individuelle, car celle-ci changedans le temps, alors qu'il n'y a pas de change -ment dans la connaissance divine. Lui, donc, nete connaît pas, pas plus tes pensées que tesactions. Il n'écoute ni tes prières et Il ne voit pastes mouvement. Si les philosophes disent qu'Il t'acréé, ce n'est qu'une métaphore, puisqu'Il est laCause des causes dans la création de toutes lescréatures, sans que cela n'ait été son intentiondès le début. Il n'a jamais créé l'homme. Car lemonde est sans commencement et personne n'estjamais apparu sans l'intervention de quelqu'unné avant lui, par l'union des formes, qualités etcaractèristiques hérités de son père, sa mère et deses autres parents, sans compter les influences duclimat, des pays, de la nourriture et de l'eau, dessphères, des étoiles et des constellations. Tout serédiut à une Cause Primordiale et pas à uneVolonté issue de celle-là, mais d'uneEmanation de laquelle une seconde,une troisième et une quatrième causeont émané.Judah Ha-Levi - «Kuzari»serait formée de deux années chacune à deux saisonsqui s'écoulent dans des directions différentes. Demême, deux hommes pourraient échanger leursidentités, en se croisant dans un certain endroit de lacapitale.Les chapitres attribués aux sources hébraïquesdonnent une image encore plus hallucinante, fondéesur des éléments cabalistes et les connaissancesalchimiques présumées des khazars qui pouvaientcomprendre l'homologie de l'Univers visible avecAdam Kadmon, l'homme primordial. L'homologieest une notion fondamentale en alchimie qui décritle lien entre le micro et le macro-cosmos.Le dénominateur commun des trois descriptionsest la princesse Ateh, poétesse et « chasseuse derêves », qui a un rôle-clé dans la décision prise par leQaghan à la fin de la polémique entre les trois théologiensétrangers : le chrétien, le musulman et le juif. Ateh est une figure paradoxale, réunissant lessymboles du rêve, de l'éphémère mais aussi de lapérennité : elle semble être immortelle, car des personnesdéclarent l'avoir rencontrée trois cents ans33HISTOIRERoyaume légendai -après les évènements relatés.Un autre ouvrage célèbre est « Lelivre des kuzaris », écrit par le philosopheet poète juif espagnol Judah Ha-Levi (1074-1141). Il prend la formed'un dialogue entre le roi des khazars etles représentants des divers dogmes, enculminant avec un rabbin. L'auteur utiliseavec habilité la légende de laconversion des Khazars au judaïsmepour créer une œuvre philosophiquecomplexe, un portrait de la spiritualitéuniverselle et des disputes religieusesde son temps.Thèmes ouvertsLa population juive de l'Europe del'Est, concentrée dans quelques provincesde l'ancien royaume lituanopolonais,a une origine incomplètementconnue et a posé plusieurs problèmes àcause de ses particularités : la langue –qui était le yiddish, un dialecte très différent de l'hébreux– et son importance numérique dans une zonesituée loin du bassin méditerranéen. De plus, elleétait victime de l'animosité de la population chrétienne,en majorité slave, qui lui imposait toujoursun statut politique inférieur, en essayant de réduireson ascendant économique.Dans son livre « Les origines du totalitarisme »,la politologue Hannah Arendt dédie quelques pagesau contact entre l'Occident et les juifs venus de laGalicie, ancienne province polonaise, maintenant enUkraine. Une grande partie des juifs allemands oufrançais ont été très mécontents de ce flux de co-religionnairesplus pauvres et moins « civilisés » qu'ilstenaient pour responsables de l'augmentation del'anti-sémitisme au début de notre siècle.Oubliés par l'histoire, les khazars reviennent denos jours avec la tentative d'expliquer le racisme enEurope. Quoiqu'ils ne peuvent pas égaler le renomdes deux autres grands empires turcs, l'empire selgiucideet l'empire ottoman, ils ont construit temporairementce dont Ibn Saprut et toute la Diasporad'Israël rêvait : un royaume pour la foi de Moise.34Ancienne carte du monde.

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