Tuesday, March 01, 2005

la lutte pour l'independance d'Israel

La résolution 181 du 29 novembre 19471. L'ANGLETERREA) novembre 1917- juin 1920: l'OETA (Occupied Enemy Territory Administration)Chef: sir Ronald Storrs, plus tard gouverneur de Jérusalem, grand adversaire du sionisme.B) 1er juillet 1920-15 mai 1948 : le Mandat britannique1. statut juridiqueConception de la SDN selon laquelle les peuples qui ne sont pas encore capables de se gouverner sont administrés par les « nations avancées ».1920 : à la Conférence de San Remo la SDN accorde à la GB le mandat sur la Palestine incluant la mise en œuvre de la Déclaration Balfour* (du 2 novembre 1917) et reconnaissant le lien historique du peuple juif avec la Palestine.*lord Arthur Balfour, ministre des Affaires Etrangeres1922 : ratification du texte du Mandat excluant dans son article 25 la Cisjordanie de son domaine d'application.L'article 4 reconnaît l'OSM comme étant l'Agence juive représentant le peuple juif, véritable Etat dans l'Etat.2. Le personnel administratifAnimosité envers les Juifs et sympathie pour les Arabes. « Il y a 2 sociétés en Palestine : l'une est anglo-arabe et l'autre est juive ».La police palestinienne était commandée par d'anciens officiers des forces anglaises en Irlande, infestée d'anciens membres des chemises noires de Mosley.3. Les7 Hauts-CommissairesSir Herbert Samuel (1922-28), lord Plumer (1925-28), sir John Chancellor (1928-31), sir Arthur Wauchope (1931-38), sir Harold MacMichael (1938-44), lord John Gort (1944), sir Alan Cunningham (1945-48).F4. Commissions britanniques d'enquête1921 : commission Haycraftmars 1930 : commission Shaw recommandant le réexamen de la politique d'immigration.1930 : commission Hope-Simpson recommandant la réduction l'immigration des Juifs et de leurs achats de terres.Juillet 1937 : commission Peel recommandant le partage de la Palestine.« La tendance officielle en Palestine à envisager avec pessimisme, et comme en s'excusant, ce problème essentiel (le sionisme) à contribue à développer dans l'esprit arabe la conviction que le Foyer National ne constitue pas un facteur immuable de notre politique et, si la résistance que lui opposent les Arabes était suffisamment vive et obstinée, la Puissance Mandataire pourrait bientôt, par lassitude ou même par crainte, y renoncer ».Automne 1938 : commission Woodhead constatant que le partage n'est pas réalisable.1939 : colloque de St James (Table Ronde) à Londres constatant l'opposition arabe. GB consent à négocier séparément avec les Juifs et les Arabes et, de plus, invitent les représentants de l'Arabie Saoudite, de l'Egypte et de l'Irak. Ce fut l'une des causes de la création de la Ligue Arabe en 1945.5. Livres blancsUn Livre blanc est un document politique officiel qui redéfinit l'interprétation donnée par les Anglais à leurs responsabilités envers la création d'un foyer national juif. Chaque Livre blanc concernant la Palestine porte le nom du ministre des Colonies en poste lors de sa promulgation.Emeutes 5/1921 : commission d'enquête Haycraft dont les conclusions sont :• Les Arabes sont responsables des violences.• Les racines des troubles résident dans l'anxiété des Arabes face aux engagements pro-sionistes des Anglais.1922 : Livre blanc de Churchill influencé par Herbert Samuel.• La GB ne souhaite pas voir la Palestine aussi juive que la GB est anglaise.• Confirme le droit des Juifs d'immigrer mais le nombre des immigrants ne doit pas être supérieur à la capacité d'intégration du pays.1929-30 : émeutes arabes déclenchent la commission Shaw dont les conclusions sont :• le réexamen de la politique d'immigration des Juifs.• La création d'une commission d'enquête scientifique sur l'utilisation de la terre.Le rapport Hope-Simpson recommande de réduire l'immigration juive et des achats de terres.1930 : Livre blanc de Passfield (Labour) adopte les recommandations des commissions Shaw et Hope-Simpson en s'opposant à l'immigration.1936 : révolte arabe conduit à la commission Peel qui recommande le partage de la Palestine. Les Juifs auraient la plaine côtière, la vallée de Jezréel et la majeure partie de la Galilée.La commission Woodhead estime que le partage n'est pas réalisable.2/1939 : colloque de Saint James Palace à Londres. Refus de la délégation arabe de s'asseoir à la même table que les Juifs.1939 : Livre blanc de MacDonald (le Munich de la Palestine)• Immigration de 75,000 Juifs en 5 ans puis subordination de toute immigration à l'accord des Arabes.• Restriction de la vente de terres aux Juifs.• Au bout de 10 ans établissement d'un Etat arabe indépendant dans lequel les Juifs n'excèderont pas un tiers de la population.C) La politique antisionistea) Aspect financierLes revenus du gouvernement provenaient du contribuable juif mais les charges de l'enseignement juif et des services sanitaires étaient exclusivement à la charge de l'Agence juive, si bien que les Juifs de Palestine finançaient les écoles arabes.b) Le laxisme envers les ArabesGB a toléré le terrorisme arabe en tolérant HAEH.GB a pris l'initiative de mêler les Etats arabes limitrophes à la question palestinienne en les invitant à la Table Ronde en 1939.GB a provoqué la création de la Ligue arabeLa GB laisse s'infiltrer en Palestine des milliers de mercenaires de Syrie, d'Egypte, du Liban et d'Irak, refuse de faire escorter les convois juifs et interdit aux Juifs d'utiliser des voitures blindées pour montrer qu'elle ne cherche pas à appliquer la solution du partage. La Légion arabe de Transjordanie se trouve sous le commandement anglais de Glubb Pacha.c) L'interdiction d'entrer en Palestine (1939-48)Voir « l'immigration illégale ».De 1939 à 1945 : empêcher la mainmise de l'Axe sur les Arabes.De 1945 à 1948 : empêcher la mainmise de l'URSS sur le Moyen-Orient.18/6/1945 : l'AJ demande en vain 100,000 permis d'immigration au Haut Commissaire.Septembre 1945 : Truman, à la suite d'un rapport de Earl Harrisson sur la situation des deportés, demande en vain 100,000 permis d'immigration.24/9/1945 : HW révèle que le Colonial Office à propose les 1,500 derniers permis d'immigration.d) Les épreuves de forceLa GB repousse systématiquement toute proposition de transfert de Juifs en Palestine en vertu du principe qu'il faut préserver la Palestine de l'influence russe, donc se concilier la sympathie arabe, donc s'opposer à l'alyah juive.Plan de Sir Harold Mac Michael (1943) : Désarmement de la Haganah Abolition des syndicats juifs Dissolution de l'Agence juive Arrestation des dirigeants juifs.26/7/1945 : les travaillistes avec Clement Attlee forment le gouvernement.Les Travaillistes, qui avaient été ardemment pro-sionistes tant qu'ils étaient dans l'opposition, deviennent anti-sionistes dès qu'ils arrivent au pouvoir le 26/7/1945 avec Clément Attlee et Ernest Bevin.Pourtant, des 1917 le soutien du Foyer national juif avait été inscrit au programme du parti travailliste qui, en outre, avait condamne le Livre Blanc de MacDonald sous le gouvernement Chamberlain.En fait, la politique étrangère de la GB au Moyen-Orient a inutilement grossi le poids des Arabes, est responsable de l'opposition arabe au sionisme et de la création de la Ligue arabe.Bevin, comme tous les antisémites, croit que les Juifs sont aux côtés des ennemis de GB, sont donc des agents bolcheviks, même si l'URSS combat le sionisme comme un mouvement fasciste.La presse anglaise emboîte le pas au gouvernement et professe 2 thèmes :• Admettre les Juifs déportés en Palestine mettra le feu au Moyen-Orient• Si les USA s'en mêlent, ils doivent prendre leur part de responsabilité24/9/1945 : HW révèle qu'au lieu des 100,000 permis d'immigrer demandés par le Président Truman, le Colonial Office propose 1,500 permis comme solde de tout compte aux termes du Livre Blanc.13/11/1945 : Bevin annonce la nomination de la Commission d'enquête anglo-américaine pour résoudre le problème des Juifs d'Europe et refuse d'admettre les 100,000 Juifs réfugiés en Palestine.29/6/1946 : Bevin veut liquider le sionisme en faisant arrêter 3,000 dirigeants juifs. 27 kibboutzim encerclés et fouillés.18/2/1947 : le Secrétaire aux Affaires Etrangères GB porte la question de la Palestine devant l'ONU.15/3/1947 : signature du traité d'assistance mutuelle entre la GB et la Transjordanie selon lequel chaque partie est tenue d'aider l'autre si cette dernière est engagée dans une guerre.e) La répression et la cruauté britanniquesGB enlève aux Juifs le droit de se défendre.29/8/1938 : pendaison de Shlomo Ben-Yossef.Janvier 1940 : confiscation d'armes à Ben-Shemen.22/4/1940 : condamnation de 8 dirigeants par tribunal GB pour détention d'armes.Mais GB se sert de la Haganah pour ses propres opérations militaires (1941 : Syrie avec Moshé Dayan, mai 1941 : raffineries de Tripoli, 20/5/1941 David Raziel, chef de l'Irgoun, tué à Habanyiah, Irak).22/3/1945 : pendaison de Elyahu Hakim et de Elyahu Ben-Tsuri (assassinat de lord Moyne).16/4/1947 : pendaison de 4 membres de l'Irgoun (Yehiel Drezner, Eliezer Kashani, Mordekhay Elkakhi et Dov Gruener.21/4/1947 : Meir Feinstein de Etzel et Moshé Barzani du Lehi se font sauter à la grenade.6/5/1947 : enlèvement d'un Juif de 16 ans, assassiné par l'équipe du Major R.A. FarranEvasion de plus de 100 prisonniers politiques de la forteresse de St Jean d'Acre, suivie de la pendaison de certains des assaillants.17/7/1947 : l'Exodus (l'un des 64 bateaux de l'alyah Bet), avec 4,500 passagers en provenance de Hambourg, s'approche d'Israël, est arraisonne par la marine GB. 3 morts et des dizaines de blessés. Les passagers sont transférés sur 3 bateaux à destination de la France.29/7/47 : pendaison de Avshalom Haviv, Meir Nakar et Yaakov Weiss de l'Etzel.13/4/1948 : 77 Juifs d'un convoi transportant du personnel de l'Université Hébraïque et de l'hôpital Hadassah sont tués en traversant un quartier arabe. La GB laisse faire systématiquement.2. LES ARABESLe mouvement sioniste a toujours reconnu aux Arabes de Palestine un droit à l'autodétermination politique et n'a jamais prétendu exercer une domination sur eux alors que les Arabes se sont toujours opposés au mouvement sioniste sous quelque forme que ce soit.L'OSM a toujours revendiqué une majorité juive sur les terres placées sous sa souveraineté.A) DémographieDe 1922 à 1942 la population arabe en Palestine est passée de 600,000 à 1,200,000 habitants, ce qui est surtout dû à l'immigration d'Irak, de Syrie et d'Egypte.B) Niveau de vieLe développement culturel et matériel est supérieur à celui des Arabes des pays voisins mais bien inférieur à celui des Juifs.C) Les émeutesa) Avril 1920 à JérusalemCauses :• Israël est considéré par les Arabes locaux comme la partie méridionale de la grande Syrie.• La conférence de San Remo séparant la Syrie d'Israël (le couronnement de Fayçal à Damas en mars, en tant que roi de la grande Syrie, était souhaité par les Arabes).• les incitations de HAEH* (Hadj Amin el-Husseini) au pogrome.*HAEH est né à Jérusalem en 1893. Son grand-père était mufti. Etudie à Istanbul et au Caire. Officier dans l'armée turque. Yeux bleus, roux, éloquent. Prêche l'union de la Palestine et de la Syrie. « Cette terre est arabe. Peu nous importe le progrès et l'abondance. ». Ami du rabbin Abraham Epstein.L'ironie du sort voulut que dans la Vieille Ville résidaient des Juifs anti-sionistes et que certains d'entre eux voulaient manifester avec les Arabes contre la Déclaration Balfour.Bilan du pogrome : 6 tués, des centaines de blessés, des maisons pillées. (Beaucoup d'entre eux étaient anti-sionistes et voulaient militer aux côtés des Arabes contre la déclaration Balfour). Zeev Jabotinsky et d'autres Juifs sont arrêtés pour port d'arme et emprisonnés à Akko. GB laisse faire les Arabes.HAEH est condamné à 10 ans de prison mais les services secrets de GB l'aident à fuir en Syrie. Herbert Samuel le gracie après 1 an et le nomme mufti de Jérusalem alors que le maire de Jérusalem était Hadjeb .el Nashashibi.b) 1er mai 1921Pogromes à Jaffa. 40 Juifs tués, dont Yossef Hayim Brenner. Petach Tikva, Rehovot et Hedera sont attaquées et défendues par GB. Kfar Saba est évacuée et détruite.Responsabilité des pogromesEléments nationalistes extrémistes venant des élites arabes locales.Eléments antisionistes parmi les hauts fonctionnaires GBJanvier 1922 : HAEH nomme chef du Conseil supérieur musulman dont les principales attributions sont : gestion du Waqf, nomination des cadis (juges) et des muftis régionaux.Ratification du Mandat par la SDNc) 2 novembre 1921Émeutes à Jérusalem. La police GB réagit avec fermeté.d) 23 août 1929Haut-Commissaire : John ChancellorEmeutes soutenues par les policiers arabes durent 8 jours à la suite du prêche de HAEH selon lequel les Juifs veulent mettre la main sur l'esplanade du Temple. La police GB incarcère les membres de la Haganah et confisquent leurs armes.Hébron : (absence de la Haganah et 1 seul agent de police anglais) 60 tués et 60 blessés sur un total de 600 Juifs.Safed : (absence de la Haganah) le quartier juif est incendié.Ramat-Rachel, Motza, Hartouv, Kfar Ouria, Beer Touvia, Houlda sont détruits.Bilan : 133 tués, centaines de blessés, nombreux pillages et incendies.Mars 1930 : rapport de la Commission Shaw recommandant le réexamen de la politique d'immigration juive. Il déclenche le rapport Hope Simpson recommandant la réduction de l'immigration juive et de l'achat des terres par les Juifs. Ces recommandations seront adoptées par le Livre blanc de Passfield.1931-38 : Haut-Commissaire Arthur Wauchope, général écossais de 57 ans.e) 19 avril 1936Pogrome à Jaffa : 9 tués et 54 blessés.25 avril : création du Conseil supérieur arabe à Naplouse sous la conduite de HAEH. Proclamation d'une grève générale (durée : 175 jours) fin 1935 avec 3 exigences :• Cessation immédiate de toute immigration juive.• Interdiction de vendre des terres aux Juifs.• Constitution d'un gouvernement à majorité arabe.Le port de Jaffa est paralysé mais la grève contraint l'économie juive à se développer. Les Arabes harcèlent le Yishouv de tous côtés. C'est ainsi que fut créé l'organisation des נוטרים qui compte en 1939 15,000 membres regroupés en 10 bataillons. La Haganah réplique, ainsi que ארגון ב' créé en 1931, du mouvement révisionniste.Bilan : victimes à Jérusalem, Safed et Hébron. 80 tués, 400 blessés, 2,000 agressions anti-juives, 200,000 arbres et 17,000 dounams de récoltes détruits.7 août 1936 : Edouard VIII nomme la commission William Robert Peel de 6 membres qui arrive en Israël le 11/11/1936 sous forme d'une délégation sous la conduite du juriste Leonard Stein. La commission doit remettre des conclusions sur 4 points :• causes essentielles des émeutes• conditions d'exécution du Mandat vis à vis des Juifs et des Arabes.• les plaintes des 2 côtés.• recommandationsJuifs : 38 témoins (dont HW, DBG, Zeev Jabotinsky, interdit de séjour en Palestine et Moshé Shertok) et rapport de 300 pages. Arabes : 14 témoins et rapport de 13 pages. HW parle des 6 millions de Juifs menacés par la montée de l'antisémitisme en Europe, disant notamment que le monde se divise en 2 : celui où les Juifs ne peuvent pas vivre et celui où ils n'ont pas le droit d'entrer.1937 : publication des conclusions de la Commission Peel avec la partition de la Palestine (pour la 1ère fois il est question d'un Etat juif avec la Galilée, les vallées du nord et la côte méditerranéenne jusqu'à Beer Touvia. Etat arabe : les montagnes et le Néguev. Statut particulier pour Haïfa et Nazareth). DBG et HW approuvent mais le 20ème Congrès décide de ne pas prendre de décision.Fin 1937 : arrivée de Charles Orde Wingate, officier écossais qui, après avoir créé les unités combattantes de nuit, finit par être renvoyé en GB.26 septembre 1937 : les Arabes assassinent Lewis Andrews, gouverneur de la Galilée et favorable au sionisme.Bilan (10/1937-9/1938) : 415 tués.Le Conseil supérieur arabe est dissous par GB. HAEH s'enfuit à Beyrouth puis en Irak où il organise des pogromes causant la mort de 400 Juifs. Il fuit en Iran où il se cache à l'ambassade japonaise, puis en Italie où il rencontre Mussolini puis arrive à Berlin en 1941. En 1944 fonde en Bosnie un régiment SS de musulmans. En 1945 est emprisonné en France puis s'enfuit en Egypte où Farouk lui interdit toute activité politique.2 octobre 1938 : des Arabes agressent le quartier Kyriat-Shmouel à Tibériade.3. LES JUIFSA) point de vueLa Palestine était leur terre deux fois promise, une fois au mont Sinaï, et la 2ème fois à Downing street.1943 : 55% des Juifs palestiniens étaient des manuels et 11% commerçants. La majeure partie des terres achetées était à l'origine des déserts.4 optiques :- optique libérale : collaboration avec les Arabes (Weizmann et Ahad-Ha'am)- optique « Brit Shalom » : Etat bi-national (Arthur Ruppin et Yehouda Leib Magnes)- optique révisionniste : impossibilité d'envisager un accord avec les Arabes. Nécessité de créer une Légion juive en guise de mur de fer.Optique travailliste : il faut d'abord parvenir à une majorité juive.B) L'autodéfenseLa création des vigiles est nécessitée par les attaques incessantes de Arabes. Jusqu'en 1920 la défense des Juifs dépendit de GB. La Haganah fut une tolérance des Anglais jusqu'en 1938. Théoriquement les Juifs n'avaient pas le droit de posséder des armes. Mais sans armes ils étaient massacrés.1936-39 : politique de modération (Havlaga), ce qui explique la création de l'Etzel en 1938.A partir du Livre blanc de 1939 la Haganah devient l'ennemi de GB.30,000 Juifs s'engagent dans les troupes GB mais aucune publicité n'en est faite.1940-42 : la Haganah collabore avec GB.Mai 1941 : naissance du Palmakh. Auparavant l'armée était basée sur le volontariat. Une unité « allemande » et une unité « arabe ». Ces unités sont entretenues par les mouvements kibboutziques. Trêve entre GB et l'Etzel de 9/1939 jusqu'à la tragédie du Struma (2/1942), ce qui amène la fondation du Lekhi.1943 : Menahem Begin ressuscite l'Etzel et remplace Yaakov Meridor, lequel avait remplacé David.Novembre 1943 : évasion spectaculaire de membres du Lekhi du camp de Latrun grâce à David Friedmann-Yellin.1er février 1944 : l'Irgoun commence ses opérations contre les installations GB.Août 1944 : tentative d'assassinat contre Harold MacMichael.Automne 1944 : formation de la Brigade juive sur intervention de Winston Churchill. L'AJ demande à l'Irgoun et au Lekhi de stopper leurs opérations anti-GB.Octobre 1944 : assassinat de lord Moyne au Caire. L'AJ (Moshé Shertok responsable) mobilise la Haganah à collaborer avec GB contre l'Etzel et le Lekhi (« saison ») jusqu'en novembre 1945 avec la déclaration de Bevin sur la Palestine.Novembre 1944 : GB déporte 250 membres Irgoun et Lekhi en Erythrée jusqu'en 1948.Jusqu'à la publication du Livre Blanc de MacDonald l'AJ prévoyait de construire Israël avec l'aide de la GB.8/5/1945 : Sur 7 millions de Juifs européens, il en reste 1 à la fin de la 2e GM, dont 700,000 personnes déplacées. Les libérateurs US et GB ne font pas un geste pour les accueillir dans leurs pays, ce qui suscite une opinion favorable aux J dans le monde occidental.La constatation par l'AJ du reniement des promesses électorales du parti travailliste une fois au pouvoir amène l'AJ à entrer dans la voie du terrorisme.10/10/1945 : la Haganah entre en conflit avec GB en libérant 170 Juifs syriens et irakiens que GB voulait renvoyer dans leurs pays d'origine.31/10/1945 : sabotage par la Haganah des chemins de fer en Palestine, de la raffinerie de pétrole de Haïfa et de bateaux patrouilleurs de la police GB.16/6/1946 : « la nuit des ponts ». Le Palmakh fait sauter 11 ponts.29/6/1946 : « le shabbat noir ». À l'initiative de Montgomery, tentative d'arrêter tous les chefs de l'AJ et de la Haganah : 3,000 Juifs arrêtés 4 mois22/7/1946 : attentat contre l'hôtel du roi David. Malgré l'avertissement de l'Irgoun, 82 morts, dont 25 GB, 40 Arabes et 17 Juifs. Rupture entre Haganah et Irgoun.Mai 1947 : attaque de la forteresse de Akko.Septembre 1947 : suspension des hostilités anti-GB de la part de la Haganah, Irgoun et Lekhi.4. La position USA5.5 millions de Juifs.En cours de mandat FDR remplace Henry Wallace par Harry Truman.FDR se montre très réservé sur la question sioniste.Le 7/11/1944 FDR est réélu après avoir promis son aide aux sionistes. Un entretien avec Ibn Seoud l'amène à renier sa promesse. En 2/1945 se tient Yalta où il n'est pas question de créer un Etat juif.12 avril 1945 : mort de Roosevelt. Harry Truman président.5. La position URSS15 mai : Andrei Gromyko proclame le soutien de l'URSS aux Juifs.6. L'ONUa) Les 4 commissions internationales (1945-47)• Commission d'enquête anglo-américaine (18e commission) nommée en 12/1945Visite des camps de DP en Allemagne et Autriche.20/4/1946 : conclusions du rapport :• impossibilité de réinstaller les DP en Europe• 100,000 permis d'immigration• Extension du mandat GB• Maintien de l'immigration juive selon article 6 du mandat.Bevin refuse de rencontrer les membres de la Commission et enterre le rapport. Son but : faire disparaître l'obstacle à la collaboration anglo-arabe. Les Juifs bénéficieraient d'un « statut minoritaire garanti », cad d'une persécution garantie.Les 2 derniers Hauts Commissaires, Lord Gort et Sir Alan Cunningham, s'opposent au projet.Attlee fait dépendre l'admission des déportés de la dissolution et du désarmement de la Haganah (sans désarmer les armées de la Ligue arabe), ce qui équivalait à un suicide des Juifs. Or la Commission avait discute puis rejeté cette condition.• Août 1946 : plan Morrison-Grady pour une fédéralisation ou une cantonalisation de la Palestine.• 28/4/1947 : l'AG de l'ONU décide de la création de l'UNSCOP (United Nations Special Committee on Palestine).La Commission est présidée par le Suédois E. Sandstroem et composée de 11 Etats non-membres du Conseil de Sécurité et n'ayant aucuns intérêts au Moyen-Orient. Elle réside en Palestine du 15/6 au 15/7. Les dirigeants de l'AJ se présentent devant elle tandis que les Arabes refusent de collaborer et de se présenter devant elle malgré les efforts de l'Inde et de l'Iran de les en dissuader.Europe : Hollande, Yougoslavie, Suède, Pologne.Asie : Iran, IndeAmérique : Uruguay, Guatemala, Pérou, Cuba.Océanie : Australie31/8/1947 : remise du rapport de l'UNSCOP à Genève. Conclusions : À l'unanimité, il y a lieu de mettre un terme au mandat des que possible. A une majorité de 7 voix, il faut procéder au partage avec le Néguev pour les Juifs et dans une proportion de 62% à 38% en faveur des Juifs. Union économique entre les 2 Etats. Jérusalem aura un statut international. La minorité (Iran, Inde et Yougoslavie) recommande un Etat binational.Les Arabes refusent tout en bloc.18/9/1947 : décisions du Conseil supérieur arabe : départ de la GB de Palestine indépendance de la Palestine arabe On ne discute de rien d'autre.19/9/1947 : rencontre de David Horowitz, directeur du Département économique de l'AJ et de Aba Eban avec Azzam Pacha, secrétaire de la Ligue arabe.Horowitz : La présence des Juifs au Moyen-Orient est un fait.Tôt ou tard les Arabes devront s'y faire.Nous proposons un accord avec les Arabes en 3 parties :• politique• sécuritaire • économiqueAzzam : Les Arabes ne veulent pas de la présence juive en PalestineLes Juifs n'obtiendront par voie pacifique ou par compromis. Vous n'aurez la terre que si vous la prenez. De même que nous avons chassé les Croisés, nous ferons tout pour vous chasser. Seule solution pacifique : autonomie juive dans une société arabe.Les chefs de l'AJ acceptent la résolution majoritaire avec des réserves concernant l'attribution de la Galilée occidentale aux Arabes et l'extraterritorialité de Jérusalem. Constatant l'intransigeance arabe, ils décident de procéder aux préparatifs de guerre avec les Arabes.L'assemblée de l'ONU nomme un comité spécial « ad hoc » pour étudier le rapport.• Comité « ad hoc »Commence à siéger le 4/10/1947.11/10/1947 : refus de GB d'appliquer les conclusions du rapport sans proposer aucune autre solution,Décision de mettre fin au Mandat et de quitter la Palestine.Loy Henderson, chef du département Moyen Orient au State Department ainsi que Foster Dulles condamnent la décision de l'UNSCOP. Henderson prévoit que l'Etat juif sera théocratique et raciste.Georges Marshall, le Secrétaire du Département d'Etat US, après un débat de 8 jours, et Herschel Johnson, chef de la délégation US (sous la pression de David Niels, conseiller de Truman, du général Hidring et d'Elinor Roosevelt), proclament le soutien des USA à la résolution majoritaire.13/10/1947 : Semion Tserapkin, délégué URSS, soutient la résolution majoritaire.Les sionistes n'imaginaient pas un instant un vote identique des USA et de l'URSS.17/10/1947 : le Secrétaire d'Etat aux Colonies Creech-Jones déclare que :• GB n'accepte pas la responsabilité d'imposer en coopération avec d'autres nations une solution de nature à soulever l'opposition des Juifs ou des Arabes et nécessitant l'usage de la force. En clair, GB fait appel à ONU pour empêcher querelle entre Juifs et Arabes mais repousse la décision de l'ONU qui obligerait Juifs et Arabes à mettre fin à leur querelle. Elle précise qu'en cas d'absence d'accord de l'ONU elle évacuera la Palestine le plus tôt possible.Ainsi, la période de transition, prévue pour 2 ans, se trouve réduite à 2 mois.• Les restrictions à l'alyah subsisteront jusqu'au départ de la GB de Palestine.La date prévue pour le vote à l'AG avait été prévue pour le 21/10/1947 mais, à cause de la déclaration de Creech Jones, le Comité « ad hoc » crée 3 sous-commissions :a) Une sous-commission (« du partage ») chargée d'examiner la résolution majoritaire de l'UNSCOP composée de : Canada, Tchécoslovaquie, Afrique du Sud, USA, URSS, Uruguay et Venezuela.b) Une sous-commission chargée d'examiner la résolution minoritaire et les propositions arabes composée de : Afghanistan, Colombie (Gonzalez), Equateur, Irak, Liban, Pakistan, Arabie Saoudite, Syrie et Yémen. Le délégué colombien, neutre, démissionne et n'est pas remplace.Elle traite de :L'AG à-t-elle le droit d'imposer le partage et faut-il soumettre cette question à un tribunal international ? La proposition est rejetée à 1 voix de majorité.Faut-il créer une commission pour reclasser les Juifs déplacés dans les Etats-membres de l'ONU ? Proposition rejetée.c) Une sous-commission chargée de concilier les Juifs et les Arabes composée de : Australie, Siam et Islande.11/11/1947 : la sous-commission du partage se met d'accord sur les frontières des 2 Etats et sur la transmission des pouvoirs. Les Arabes refusent de se présenter, si bien que l'influence des Juifs se trouve renforcée.12/11/1947 : Bevin donne l'ordre à Cadogan de ne pas participer à la sous-commission du partage.14/11/1947 : le Délégué anglais, Sir Alexander Cadogan, repousse cette décision et dit qu'il n'y aura pas de troupes GB pour assurer la mise en oeuvre du partage.21/11/1947 : nouveau plan avec troupes ONU. Cadogan : « pas de partage d'autorité entre ONU et GB jusqu'au départ de la GB », donc « après nous le déluge ».25/11/1947 : le Comité vote comme suit :25 membres pour la solution majoritaire13 membres contre17 abstentions (dont GB)Il manque donc 1 voix. Maintenant la décision finale dépend de l'AG.b) Le vote de l'assemblée générale de l'ONU du 29/11/1947Le lieu et les délégationsLe Secrétariat de l'ONU se tient à Lake Success et l'Assemblée Générale à Flushing Meadows.Président de l'AG : le Brésilien Oswaldo AranhaDélégués GB à l'ONU Arthur Creech-Jones et Sir Alexander Cadogan.Ambassadeur US à l'ONU, Herschel JohnsonDélégué URSS Semyon TsarapkineDélégué tchèque Jan MasarykChef du département Moyen-Orient au State Department Loy Henderson26/11/1947 : Le vote était prévu à l'origine le mercredi 26 novembre et jeudi 27/11 avait lieu le Thanksgiving Day.Thanksgiving Day (journée d'action de grâces) se fête le quatrième jeudi de novembre. Nombreux sont les Américains qui prennent un jour de congé le lendemain afin de disposer d'un long week-end de quatre jours. Cela leur permet d'aller rendre visite à leur famille et à leurs amis éloignés. La fête remonte à 1621, soit un an après l'arrivée au Massachusetts des puritains résolus à pratiquer librement leur religion. Après un hiver très rude qui vit mourir la moitié d'entre eux, ils se tournèrent vers les tribus indiennes voisines qui leur apprirent à cultiver le maïs et d'autres plantes.  l'automne suivant, une récolte magnifique leur inspira l'idée d'exprimer leur reconnaissance en organisant une fête, qui acquit la dimension d'une tradition nationale non seulement parce qu'elle célèbre la prospérité qu'ont trouvée de nombreux Américains, mais aussi parce que les sacrifices consentis par les Pères pèlerins au nom de la liberté continuent de fasciner les esprits. De nos jours, le déjeuner de Thanksgiving se compose toujours de quelques-uns des plats servis lors de la première fête : dinde rôtie, sauce aux airelles, pommes de terre, tarte au potiron. Avant le début du repas, les familles et les amis font en général une pause pour remercier des bénédictions qui leur ont été accordées, ainsi que de la joie de se trouver réunis pour l'occasion.Les délégués irakien et pakistanais renoncent à parler.Pour obliger l'AG à différer le vote, afin de gagner encore quelques « oui » en Europe et en Amérique Latine, les sionistes demandent à leurs amis d'allonger leurs discours, ce que font les délégués uruguayens Rodrigo Fabrigat, guatémaltèque Garcia Granados et vénézuélien Pedro Soloaga. Nachum Goldman encourage l'obstruction parlementaire et donne pour instruction de lire des psaumes et la Bible si nécessaire. Grâce à Rodrigo Fabrigat, son discours dure jusqu'à 19 heures. A ce moment la, Aranha déclare : « les Délégués ont entendu des arguments sérieux et ont besoin d'un temps de réflexion. Le vote est donc reporté au 28/11.Le financier Bernard Baruch mobilise le New York Times pour convaincre les abstentionnistes de voter pour le partage.La plupart des Etats se moquent éperdument de savoir si l'Etat d'Israël renaîtra ou pas. En outre, la plupart des délégués n'ont pas la moindre idée de l'enjeu ou de la nature du conflit.27/11/1947 : le Grand Rabbin de Jérusalem invite la communauté juive à prier au Mur des Lamentations. Thanksgiving Day.28/11/1947 : les Arabes, épaulés par la Colombie et la France (Alexandre Parodi), à cause de la Syrie, le Liban et l'Afrique du Nord, essaient de repousser le vote. Alexandre Parodi propose d'accorder 24 heures aux deux parties pour une ultime tentative de conciliation.Amos OzComment trouver une majorité des 2/3 ? chaque soir son père, Arie Klausner, se livrait à des pronostics déprimants : les 11 pays musulmans et arabes voteront « non », le Pape poussera les pays catholiques à s'opposer à l'Etat juif, ce qui nous fera perdre les pays d'Amérique latine, Staline forcera les membres du bloc communiste à adopter sa position anti-sioniste, sans compter GB qui dresse les membres du Commonwealth à s'opposer à l'Etat juif, la France ne voudra pas s'attirer les foudres de ses colonies arabes, la Grèce a des liens très étroits avec le monde arabe, l'influence des pays pétroliers arabes risque de peser sur la position des USA.Or, Truman décide de voter « oui » malgré l'opposition du State Department.Staline décide de voter « oui » pour contrer les intérêts GB au Moyen-Orient, près des champs de pétrole.Le Vatican est séduit par le statut international de Jérusalem qui ne serait ni musulmane ni juive.Les Européens sont soulagés, en votant « oui », de se débarrasser de tous ces réfugiés miséreux.Il n'y a qu'une seule radio dans la rue Amos au quartier de Kerem Avraham. Elle est installée sur le balcon et branchée à plein volume. Lake Success, donc « succès », dit Arie Klausner. Amos n'a que 8 ans. Sa mère lui promet de le réveiller si le résultat est positif. A minuit passé, Amos se réveille seul et regarde par les persiennes qui donnent sur la rue : une foule silencieuse d'hommes et de femmes, pétrifiée par l'attente, y est massée. On n'entend que la voix américaine du speaker de l'assemblée générale des Nations Unies. A la fin des résultats règne un silence total dans la rue. Puis la voix reprend : « 33 « oui », 13 « non, 10 abstentions et 1 absent ». c'est alors que la voix est littéralement couverte par un véritable rugissement en provenance de la radio puis, après un silence de quelques secondes de stupéfaction, un hurlement général démentiel de délire triomphal s'exhale de toute la rue en transe. C'est la seule fois que Amos voit ses parents réunis dans une étreinte. C'est la seule fois où il entend son père, lui si maître de lui-même, à présent déchaîné, vociférer son émotion. Amos crie aussi, comme son père. Puis viennent les chants et les danses, les embrassades et les larmes de joie, les distributions gratuites de boissons et de friandises.Arie raconte alors à son fils quelques unes des humiliations essuyées à l'école en Pologne par lui et son père de la part des goyim et que, désormais, maintenant qu'il y a un Etat juif, cela n'aura plus jamais lieu.Récit : Le vote de l'Assemblée Générale (128e assemblée plénière) du samedi 29 novembre 1947 à Flushing MeadowsFlushing Meadows, une ancienne patinoire transformée en salle provisoire pour la session de l'assemblée générale de l'ONU, se trouve à mi-chemin entre NY et Lake Success.La majorité requise est les 2/3 des votants.Comme on prévoit 15 « non », 30 « oui » sont nécessaires, ce qui est peu probable.L'opinion est que 4 Etats auront un rôle décisif : Haïti, Liberia, Ethiopie et Philippines.Plusieurs délégués prévoient de voter « non « ou de s'abstenir. 12 délégués changent d'avis le dernier jour.La plupart des membres de l'ONU se moquent éperdument du problème de la création d'un Etat juif et leurs délégués n'ont pas la moindre idée de l'enjeu qu'il représente ni de la nature du conflit. Le niveau intellectuel et moral de quelques délégués, vénaux et en quête de plaisirs uniquement, est assez bas.La salle de Flushing Meadows est pleine à craquer : sur 15,000 demandes 1,000 obtiennent 1 carte d'entrée.Le vote commence à 17 h (il est minuit à Tel-Aviv). Lire le récit de Amos Oz.Europe1 « non » (Grèce)La France et la Belgique s'étaient abstenues à la commission « ad hoc ». Aba Eban et Maurice Fischer préparent un télégramme signe de HW adressé à Léon Blum.La Grèce, 1er intervenant, annonce son « non » car a besoin des Arabes mais promet de s'abstenir car dépend des USA. Pourtant elle votera « non ».La Suède donne des arguments contre.AfriqueL'Ethiopie passe du « non » à l'abstention.AsieLe général Romulo, des Philippines, prévoit de voter « non » bien que ce pays dépende des USA. Les Philippines, où il y a beaucoup de musulmans, reçoivent des pressions de 26 sénateurs US, appuyés de 2 juges de la Cour suprême comme de la Maison Blanche. Elles voteront « oui ».La Thaïlande ne votera pas car le prince Wan quitte les USA le matin du 29 bien qu'il ait reçu mandat de voter « non ».La Chine, où il y à beaucoup de musulmans et qui n'est pas encore communiste, s'abstiendra.Révolution au Siam où le nouveau gouvernement rappelle la délégation.Amérique du Sud6 abstentions (Argentine, Chili, Colombie, El Salvador, Honduras, Mexico).1 « non » (Cuba)Le Libéria votera oui grâce à des pressions sur Harvey Firestone, le roi du pneu.Haïti tergiverse entre le « oui » et le « non ». Au dernier moment, reçoit instructions de voter « oui » car attend un prêt de 5 millions de $ des USA.Le délégué cubain Julermo Belt voulait le leadership de l'Amérique latine et de l'Asie. Pour cela il avait besoin du soutien des pays arabes et votera « non ».Le délégué argentin décide de s'abstenir malgré les instructions de Juan Péron qui avait décide « oui ».Le Chili, bien que son président Gonzalo Videla ait été favorable au « oui », s'abstient.Le délégué chilien, le Dr Cesar Acosta se plaint de ne pas recevoir d'instructions claires de son gouvernement.Résultats définitifs33 « oui », 13 « non », 10 abstentions, 1 absent (Thaïlande).Oui: Afrique du Sud, Belgique, Bolivie, Brésil, Biélorussie, Canada, Costa Rica, Danemark, Equateur, France, Guatemala, Haïti, Hollande, Islande, Liberia, Luxembourg, Nicaragua, Norvège, Nouvelle Zélande, Panama, Paraguay, Pérou, Philippines, Pologne, République Dominicaine, Suède, Tchécoslovaquie, Ukraine, URSS, Uruguay, USA, Venezuela.Non : Afghanistan, Arabie Saoudite, Cuba, Egypte, Grèce, Inde, Iran, Irak, Liban, Pakistan, Syrie, Turquie, Yémen. (La Transjordanie n'était pas encore membre de l'ONU).Abstentions : GB, Yougoslavie, Ethiopie, ChiliRéactionsJoie délirante en Israël.Rassemblement organise par Poalei Tsion à NY, où HW est porté en triomphe.A l'hôtel Kalia, près de la Mer Morte, on réveille DBG pour danser. « Je ne pouvais pas, dira-t-il, car je savais que nos jeunes se feraient tuer ». La nuit même Reuven Shiloach le ramène à Jérusalem. Begin manifeste sa désapprobation sur la partition. Golda Méir : « Aucun de nous n'a eu ce qu'il voulait. Vivons en paix et dans l'amitié ».L'ONU met en place une commission de mise en œuvre de la résolution 181 (Bolivie, Danemark, Panama, Philippines et Tchécoslovaquie).c) l'assassinat du comte Folke Bernadotte (17/9/1948)Beau-frère du roi Gustave-Adolphe V. vice-président de la Croix Rouge suédoise. Avait sauvé 20,000 Juifs en négociant avec les nazis.20/5/1948 : nommé Délégué par le Conseil de Sécurité de l'ONU.11/6/1948 : après 9 jours obtient le 1er cessez-le-feu mais bloque l'alyah. Puis met au point une solution différente de la résolution 181 incluant :Fédération Israël-Jordanie.Retour des réfugiés arabes.Annexion de la Palestine arabe et du Néguev par la Transjordanie.17/9/1948 : assassiné par le Lehi. Le gouvernement provisoire dissout le Lehi. Nathan Yellin-Mor et Mathieu Shmulewicz sont emprisonnés quelques mois. Itzhak Shamir et Israël Eldad entrent dans la clandestinité.Ralph Buntch remplace Bernadotte.

les protocoles des Sages de Sion

Les Protocoles des Sages de Sion – Plan de conférence
1. 9e commandement : «לא תענה ברעך עד שקר”2. Puissance de la calomnie Contre un individuDans la vie courante « אחותך זונה »Dans le roman : Le comte de Monte-Cristo (Edmond Dantès) – prison à perpétuitéDans la Bible : La femme de Putiphar et Joseph – prison à perpétuitéL'Affaire Dreyfus : Cdt Hubert Henry et Alfred Dreyfus : réclusion à perpétuité Le sénateur Auguste Scheurer-Kestner – crise cardiaqueEmile Zola : assassiné à Medan en 1902France : l'affaire Roger Salengro – suicide L'affaire Joseph Caillaux – assassinat du directeur du FigaroIsraël : l'affaire Meir Toubiansky – condamnation à mort Ehud Barak accusé de lâcheté à Tsehelim par Tsakhi Hanegbi (Gueoula Cohen) Contre le peuple juifDans la Bible : Pharaon et l'accusation de 5e colonne – extermination de tous les bébés mâlesSous l'empire romain : Apion et l'accusation de crime rituelLa chrétienté : accusation de crime rituel – bûcherLittérature française : Edouard Drumont – « La France juive »La presse française : « La libre Parole »La presse nazie : « der völkische Beobachter » - « der Stürmer »3. Définition des Protocoles des Sages de Sion (ou programme juif de conquête du monde)Définition des termes « protocole » et « Sages de Sion ».Il s'agit d'une pseudo conférence internationale composée de 24 réunions judéo-maçonniques qui se seraient tenues secrètement lors du 1er Congrès sioniste mondial et au cours desquelles les Juifs du monde entier auraient mis au point un plan diabolique pour devenir les maîtres du monde. Lors de chaque réunion un Sage de Sion s'adresse aux chefs du peuple juif pour leur exposer un plan de domination de l'humanité en détruisant les monarchies et la civilisation chrétienne. Les moyens recommandés sont : Discréditer la religion par la franc-maçonnerie répandre des idées subversives, pour entretenir la haine entre les classes sociales. encourager le luxe, pour abattre les capacités de résistance. développer l'industrie, pour anéantir l'agriculture et l'aristocratie traditionnelle d'entretenir des crises économiques, pour encourager les révoltes de faire main basse sur l'or, pour acquérir de la puissance posséder les organes de presse, pour manipuler l'opinion répandre la doctrine libérale, pour corrompre le peuple et désagréger les nations instrumentaliser les partis politiques, pour instiller les mêmes idées diriger l'enseignement, pour endoctriner la jeunesse faire éclater un conflit mondial, pour hâter le règne des chefs d'Israël4. Histoire chronologique des PSS (1864-1999) ou la reconstitution d'un puzzle1864 : publication du pamphlet de Maurice Joly (22/9/1829-1/7/1878) « Dialogue aux enfers entre Machiavel* et Montesquieu** » où il est exposé en 25 dialogues et 324 pages comment Napoléon III compte s'emparer de toutes les institutions françaises politiques, économiques et culturelles. Joly est condamné à 15 mois de prison en 1865. Se suicide en 1878.* Nicolo Machiavelli (1469-1527) homme politique, philosophe et écrivain florentin. « Le Prince »** Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu (1689-1755). « Lettres persanes » et « L'esprit des lois »1901 : Mathieu Golovinski (6/3/1865-1920), avocat radié et journaliste à scandale, compose les PSS à Paris à la demande de Pierre Ivanovitch Ratchkovski, chef de l'Okhrana et représentant de la police politique du Tsar à Paris entre 1884 et 1902, auteur de « la Russie juive », expert en faux et en provocations politiques (meurt subitement en 10/1910), est payé par Henri Bint, employé de l'Okhrana, et en lit des passages à la princesse Catherine Radziwill. Celle-ci se souviendra avoir remarqué une tache d'encre sur la couverture des PSS. Cette composition est en fait un plagiat de la brochure de Maurice Joly. Les PSS parviennent à Serguei Nilus la même année par le biais de Komarovskaya, l'ancienne maîtresse de Nilus. 1er novembre : 1ere traduction en russe des PSS (Lepekhine).1903 : publication d'extraits des PSS par Krushevan dans Znamia.1905 : Nilus annexe les PSS à son livre « Le Grand dans le Petit ».1909 : le comte Alexandre du Chayla rencontre Nilus à Optina Fostine et, après avoir lu l'original des PSS, acquiert la conviction qu'il s'agit d'un texte absurde et se souviendra de la tache d'encre sur la couverture. Nilus fait part à du Chayla que ce texte lui a été remis à l'initiative de Ratchkowski.1917 : les Russes blancs (Petlioura, Denikine et Wrangler) diffusent les PSS auprès de leurs troupes. Des exemplaires tombent entre les mains d'officiers britanniques (général Windham Deeds) en Palestine et parviennent à la connaissance de Hayim Weizmann. Les Russes blancs en remettent d'autres à des officiers japonais et les diffusent en Allemagne.Serguei Svatikov, ministre du gouvernement Kerenski, se rend à Paris pour démanteler l'Okhrana et interviewe Henri Bint à Paris sur le rôle de Mathieu Golovinski dans l'élaboration des PSS.1920 : essor des PSS au moment de la mort de Mathieu Golovinskila bombe explose1. 1ere édition en Allemagne par Ludwig Müller (Gottfried zur Beck)2. 8 mai : le Times (Angleterre) publie « Le péril juif, un pamphlet dérangeant. Demande d'enquête »3. 22 mai : Henri Ford (USA) publie »Le Juif international – un problème mondial » et accuse le juge Louis Brandeis d'avoir manipulé le président Wilson dans sa décision de participer à la 1ere Guerre mondiale. Il désavouera les PSS en 1927.1921 : l'année des révélations1. Témoignage de Catherine Radziwill dans le « American Hebrew » accusant, sans preuves hélas, Ratchkovski comme responsable des PSS et Mathieu Golovinski comme le faussaire. Se rappelle la tache d'encre sur le document lu par Golovinski.2. Août : article rectificatif de Philip Graves dans le Times, sous le titre « La fin des Protocoles », après les révélations de Raslovslev sur la similitude des PSS avec un pamphlet de 324 pages auquel manque la page de titre mais avec le mot Joly sur le dos de la reliure. C'est la découverte du plagiat.3. Alexandre du Chayla publie dans un journal lyonnais (France) le récit de ses rencontres avec Nilus et révèle que le document original des PSS provient de Pierre Ratchkovski, chef de l'Okhrana à Paris.Svatikov revient à Paris, achète les archives (rédigées en français) d'Henri Bint et les dépose à Prague.L'utilisation des PSS par les Nazis et le procès de Berne1923 : Alfred Rosenberg publie les PSS.1925 : Hitler mentionne les PSS dans Mein Kampf.1934 : procès à Berne intenté par Georges Brunschwig contre le Parti nazi suisse pour avoir diffusé les PSS et diffamé le peuple juif.Témoins : Serguei Svatikov (archives de Henry Bint + identité de Mathieu Golovinski) Du Chayla (critique interne du texte en 1909+ tache d'encre) Philip Graves (plagiat des « Dialogues aux enfers entre Machiavel et Montesquieu) Albert Losli (plagiat des « Dialogues aux enfers entre Machiavel et Montesquieu)Remarque : le témoignage de la princesse Radziwill n'est pas retenu à cause de ses imprécisions dans les dates.1946 : les Soviétiques s'emparent des archives de Henri Bint à Prague.1951 : 1ère édition au Caire, suivie de plusieurs autres dans divers pays musulmans.1999 : l'historien russe Mikhaïl Lepekhine établit définitivement, après 5 ans de recherche dans les archives soviétiques, que Golovinski est bien le faussaire des PSS.2002 : « Le cavalier sans monture », feuilleton télévisé en Egypte.Aujourd'hui les PSS poursuivent leur sinistre carrière et sont en vente libre en Russie, Inde, Japon et en Amérique latine. Rien d'étonnant que la juge retraitee Hadassa Ben-Ito ait titre son livre sur l'histoire des PSS : « Le mensonge qui ne veut pas mourir ».

Affaire Dreyfus: les protagonistes

Les protagonistes
A. La victimeAlfred Dreyfus (1859-1935), mort à 75 ans.Né le 9/10/1859 à Mulhouse, le dernier d'une famille de 9 enfants dont 7 ont survécu. Le père, Raphaël, avait monte une affaire de filature et de tissage. La mère, Jeannette.1870 : la famille se réfugie à Carpentras.1872 : Raphaël s'installe à Bale. Jacques, le fils aîné, reste à Mulhouse.1878 : se présente à Polytechnique.1880 : Diplômé de Polytechnique. Nommé sous-lieutenant et affecté à l'artillerie.Intelligent, zélé, consciencieux, excellente mémoire, commande bien, mais solitaire, hautain, cassant avec voix antipathique, peu aimé parce que vaniteux.1890 : épouse Lucie et entre à l'école de Guerre.1891 : naissance de Pierre.1892 : campagne anti-juive contre la présence de Juifs à l'armée (300 officiers juifs).1893 : naissance de Jeanne.Le samedi 13 octobre 1894 AD reçoit une convocation pour lundi à 9 heures au Ministère de la Guerre. Il ne sait pas encore que :• Dans 2 jours il sera arrête et emprisonne sans savoir pour quelle raison.• Dans 2 mois il sera juge et condamné à la réclusion à perpétuité.• Dans 3 mois il sera degradé honteusement.• Dans 4 mois il sera déporté à vie.• Dans 5 ans il reviendra brisé, presque mourant pour être rejugé et condamné une nouvelle fois.Interné à l'île du Diable 4 ans et 10 mois. L'île du Diable fait partie de l'archipel du Salut où sévit le paludisme. Ses lettres mettent 2 mois à être acheminées.6/9 au 20/10/1896 : mis aux fers.12/11/1896 : double palissade, pas d'arbre, pas d'ombre, insectes, humidité.Sa retraite n'inclut pas les années passées à l'île du Diable.
L'île du Diable (3/1895-6/1899, soit 4 ans et 3 mois)Fait partie des îles du Salut en Guyane française. L'archipel comprend : l'île Royale, l'île Saint-Joseph et l'île du Diable. Elle est infestée par le paludisme. Sur 7,000 détenus débarqués en 1856, 2,500 sont morts avant la fin de l'année.L'assemblée nationale avait supprimé ce lieu de détention mais le général Mercier obtint que AD y soit interné.AD y tient un journal de mars 1895 jusqu'au 10/9/1896. « Mon corps est indifférent à tout, mû par une force surhumaine, par une puissance presque supérieure : le souci de notre honneur ». Le mot D. apparaît à 2 reprises, par hasard, le mot Juif n'apparaît jamais
B. Le traître
Charles-Ferdinand-Walsin EsterhazyNé le 19/12/1847Taille moyenne, chétif, chevelure bien garnie, portant moustache.1881-2 : à travaille avec Sandherr1888 : ruiné. Séparation de biens. Volage. Tuberculeux. Comédien-né.20/7/1894 : offre de service à Schwartzkoppen.8/94 : apporte plan de mobilisation.11/1897 : Mme de Boulancy remet à son avocat des lettres de WH, lequel les montre à SK qui les montre à de Pellieux.28/11 : le Figaro publie la lettre de WH.2/12 : WH demande à être traduit devant le Conseil de Guerre.
C. Les criminels :
1. Les organisateursLe général Auguste Mercier, ministre de la Guerre de1893 à 1895.Sec, hautain et infatué.Pressé de trouver un coupable pour asseoir sa popularité.Organise la mise en scène de l'arrestation.• Proclame le 1er la culpabilité de Dreyfus dans la presse, donc, pour lui, il n'est pas question d'un acquittement.• Donne l'ordre de fabriquer un dossier secret par la Section de Statistiques et n'en parle pas au gouvernement.• Fait voter une loi rétablissant les îles du Salut comme lieu de déportation.• Dirige le 2ème procès de Dreyfus les 8, 9 et 10/8/1899.Sera élu sénateur de la Loire Inférieure le 28/1/1900.
Le général Gonse, sous-chef d'état-majorHomme aimable, doucereux, auquel le mensonge était naturel15/9/1896 : altercation avec Picquart« Qu'est-ce que cela peut vous faire que ce Juif reste à l'île du Diable ?'« Mais puisqu'il est innocent ! »« Ce ne sont pas des considérations qui doivent entrer en ligne de compte. D'ailleurs, si vous ne dites rien, personne ne le saura ».« Ce que vous dites là est abominable. Je ne sais pas ce que je ferai ; en tout cas je n'emporterai pas ce secret dans la tombe ».10/97 : inquiet des démarches de Mathieu et de SK, convoque DPDC et Henry pour manipuler Esterhazy.11/97 : avec Boisdeffre manipule de Pellieux pour disculper Esterhazy et incriminer Picquart.
2. Les exécutantsa) Ferdinand du Paty de Clam (FPC)
Automate à monocle, torse bombé, menton en l'air, moustache de chat.Grand lecteur de romans-feuilletonsPrétend être graphologue.Témoignage de Maurice Paléologue : « personnage inquiétant, mentalité morbide, imagination ténébreuse et détraquée, un bizarre mélange de fanatisme, d'extravagance et de niaiserie ».13/10 : arrestation de AD mis en scène par FPC.31/10 : il permet à Lucie de prévenir la famille.Ne montre pas le bordereau à AD.Mathieu pense qu'il a affaire à un fou.FPC est capable de tout pourvu qu'on fasse appel à sa conscience de soldat.Durant le deliberé du 1er procès, remet aux jures une enveloppe scellée provenant de Mercier, à l'insu de l'accusé et de son avocat. Mercier le reprendra et le fera détruire.FPC sera chargé de prévenir Esterhazy.Maurice Paléologue : « personnage inquiétant, mentalité morbide, imagination ténébreuse et détraquée, un bizarre mélange de fanatisme, d'extravagance et de niaiserie ».
b) Joseph Henry (1846-98)Mentalité de flic. Rusé et roublard.Sans instruction, culture ni esprit critique. Respect aveugle de la hiérarchie.1870 : sergent-major1877 : entre à la section de Statistiques. Entre 1877 et 1880 à travaillé avec Esterhazy.1886 : participe à des expéditions au Tonkin et en Tunisie.Au procès de 1894, prétend avoir été averti de ce que AD trahissait mais refuse de citer ses sources.1/11/1896 : commet le faux.11/1897 : voit régulièrement Esterhazy.31/8/1898 : se suicide au Mont-Valerien.
3. Les complicesFélix Faure, Président de la 3ème République
D. Les héros1. Les héros juifsMathieu DreyfusLucie DreyfusBernard Lazare (1865-1903)Journaliste de talent, polémiste pro-anarchiste31/12/1894 : attaque les antisémites.18/6/1896 : duel avec Drumont11/1896 : publie sa brochure « Une erreur judiciaire. La vérité sur l'Affaire Dreyfus », rend visite à Scheurer-Kestner.
2. Les héros non-juifsGeorges Picquart (6/9/1854 à Strasbourg- )Diplômé de l'école de St-CyrCommandant puis colonel puis généralCaractère secret. Célibataire.1/7/1895 : nommé chef de la section de Statistiques.
Me Louis LebloisAuguste Scheurer-KestnerSénateur inamovible, vice-président du Sénat.13/7/1897 : Leblois lui révèle tout.27/7 : SK se procure un document manuscrit d'Esterhazy.29/10 : entrevue SK-Félix Faure.30/10 : entrevue SK-général Billot.
Emile Zola (1840-1902), mort à 62 ans.Fils d'immigré italien.A 30 ans épouse Alexandrine.A 48 ans à une liaison avec Jeanne Rozerot, 20 ans.11/1897 : prend parti pour AD. Comprend que :il n'y à rien à attendre des voies legales.Il faut recourir à l'opinion publique.Il faut un texte simple mettant en évidence les crimes de l'etat-major.1898 : condamné à 3,000 F d'amende et à 1 an de prison.1899 : cassation de son procès.
Georges ClémenceauJean JaurèsForzinetti, commandant
E. Les instruments du destinDe CastroLouis Cuignet, capitaine

lutte pour l'independance: plan

Plan de conférence “la lutte pour l'indépendance”
1. L'ANGLETERRE
A) novembre 1917- juin 1920: l'OETA (Occupied Enemy Territory Administration)
B) 1er juillet 1920-15 mai 1948 : le Mandat britannique1. statut juridique2. Le personnel administratif3. Les7 Hauts-Commissaires4. Commissions britanniques d'enquête5. Livres blancs
C) La politique antisioniste1. Aspect financier2. Le laxisme envers les Arabes3. L'interdiction d'entrer en Palestine (1939-48)4. Les épreuves de force5. La répression et la cruauté britanniques
2. LES ARABES
A) DemographieB) Niveau de vieC) Les pogromes1. Avril 1920 à Jérusalem2. 1er mai 19213. 23 août 1929 (esplanade du Temple)4. 19 avril 1936 (grève 6 mois ; Commission Peel)
3. LES JUIFS
A) point de vueB) l'autodefense
4. L'ONU
A) Les 4 commissions internationales (1945-47)• Commission d'enquête anglo-américaine (18e commission) nommée en 12/1945• Août 1946 : plan Morrison-Grady pour une féderalisation ou une cantonalisation de la Palestine.• 28/4/1947 : l'AG de l'ONU décide de la création de l'UNSCOP (United Nations Special Committee on Palestine)• 28/4/1947 : l'AG de l'ONU décide de la création de l'UNSCOP (United Nations Special Committee on Palestine)• Comité « ad hoc »
B) Le vote de l'Assemblée Générale (128e assemblée plénière) du samedi 29 novembre 1947 à Flushing Meadows
C) l'assassinat du comte Folke Bernadotte (17/9/1948)

AD chronologie

Chronologie de l'Affaire
189424/9: la Section de Statistique (Sandherr) intercepte le bordereau.6/10 : attribution du bordereau à AD.15/10 : arrestation de AD par DPDC.19/12 : 1er procès – dossier secret (Demange, Henry, DPDC).22/12 : jugé coupable à l'unanimité.
18955/1 : dégradation.21/2 : AD embarque pour l'île du Diable.1/7 : Picquart remplace Sandherr, gravement malade.
1896Début mars : Picquart intercepte le« petit bleu ».8/1896 : découvre l'identité d'écritures entre ce document et celle du bordereau.31/8 : Picquart lit le dossier AD.Septembre :14/9 : L'Eclair, informé par une quelconque fuite, révèle que AD a été condamné sur la base d'un dossier secret. Cette publication incite Picquart à agir. Il présente à Boisdeffre un rapport démontrant la culpabilité d'Esterhazy puis tente en vain de convaincre Gonse. Lucie introduit une demande en révision du procès pour illégalité.26/10 : Picquart éloigné du Service et envoyé en mission en Tunisie.1/11 : faux Henry.6/11 : Bernard Lazare publie « Une erreur judiciaire. La vérité sur l'Affaire Dreyfus » et tente de convaincre Scheurer-Kestner, Zola et Jaurès.10/11/1896 : L'Eclair publie un fac-similé du bordereau.
1897Avril : lettre-testament de Picquart.Juin : Picquart se confie à Me Leblois.13/7 : Leblois révèle tout à Scheurer-Kestner.14/7 : SK veut faire campagne pour AD.Octobre-novembre : SK tente de convaincre Félix Faure, Billot, Méline. Campagne de diffamation contre SK. Esterhazy est prévenu.6/11 : Castro reconnaît l'écriture d'Esterhazy. Zola est mis en relations avec Me Leblois. Mathieu Dreyfus cite Esterhazy en justice. Saisie et publication des lettres d'Esterhazy à Mme de Boulancy. Décembre : le Figaro met un terme à sa collaboration avec Zola.
189810-11/1 : procès de WH en Conseil de Guerre. Les délibérations durent 5 minutes. « Chapeau bas devant le martyr des Juifs ». Esterhazy acquitté. Picquart incarcéré. SK chassé de la vice-présidence du Sénat.13/1 : Zola publie « J'accuse ! » dans l'Aurore. Picquart puni de 60 jours de forteresse.18/1 : Zola cité en justice par le Ministre de la Guerre.21/1 : Zola cité en justice par les experts-graphologues1er février: Picquart mis en réforme.7/2 : ouverture du procès Zola. 15 audiences prévues. Avocats Me Labori et Albert Clémenceau.17/2 : à la 10ème audience le général de Pellieux parle des pièces secrètes.23/2 : Zola condamné à 1 an de prison.2/4 : l'arrêt de la Cour d'assises est cassé pour vice de forme.18/4 : nouvelle assignation par le Conseil de Guerre.5/7 : Lucie demande la révision du procès de 1894 à cause du dossier secret.7/7 : Cavaignac lit à la tribune de l'assemblée nationale le contenu du faux Henry.8/7 : Picquart adresse une lettre par laquelle il offre de prouver qu'il s'agit d'un faux.9/7 : Zola condamné à payer de lourdes amendes aux experts.18/7 : condamnation de Zola à 1 an de prison. Il s'enfuit à Londres.26/7 : Zola rayé de la Légion d'Honneur.13/8 : Cuignet découvre le faux Henry.30/8 : Henry avoue le faux.31/8 : Henry se suicide.4/9 : Esterhazy s'enfuit à Londres.29/10 : la demande de révision est acceptée par la Cour de Cassation.31/10 : Picquart devant le Conseil de Guerre.16/11 : AD reçoit l'avis de révision.
18991/3 : loi de dessaisissement de la Chambre criminelle au bénéfice des Chambres réunies.3/6 : arrêt de révision cassant le jugement du 28/12/1894.5/6 : retour de Zola en France.13/6 : non-lieu pour Picquart.1/7 : AD revient en France.8/8 : 2ème procès à Rennes.14/8 : attentat contre Labori.9/9 : AD déclaré coupable avec circonstances atténuantes et condamné à 10 ans de prison.19/9 : le président Loubet gracie AD. Décès de Scheurer-Kestner.
190014/12 : loi d'amnistie.
190229/9 : mort de Zola dans sa maison de Médan.
19045/3 : la Cour de Cassation accepte la demande en révision.
190612/7 : la Cour de Cassation casse le verdict de Rennes.13/7 : AD réintégré dans l'armée avec le grade de commandant. Picquart est réintégré avec le grade de général.20/7 : AD reçoit la légion d'honneur.21/7 : cérémonie de réhabilitation.
19084/6 : La dépouille de Zola est transférée au Panthéon.
199813/1 : le texte de « J'accuse » (150 m2) est placardé sur la façade de l'Assemblée nationale 8 jours durant.

voyage Canada - Servas 7-8/2004

Servas Canada
Définition et buts de ServasFondé par un groupe international au Danemark en 1948, Servas a d'abord été, pour les jeunes, un moyen de combiner le travail avec les études et le voyage, grâce à l'hospitalité de ses adhérents. A travers ces rencontres, ils souhaitaient créer un monde juste qui respecte la paix. Aujourd'hui Servas compte près de 20,000 hôtes de tous âges dans 125 pays du monde entier, et des milliers de voyageurs. En 1973 Servas a été reconnu par les Nations Unies comme une ONG sans profit, basée sur un idéal de paix, de tolérance et de compréhension mutuelle. Servas nous offre un apprentissage de la vie basé sur la confiance entre personnes qui ne se sont jamais rencontrées auparavant.Servas est organisée géographiquement en 9 zônes, chacune d'entre elles ayant à sa tête un coordinateur.
Québec
Julien Robert et Bernadette Bussières, Saint-AugustinJulien : professeur de français, latin et grec retraité, s'occupe d'enseignement bénévole auprès des « itinérants » (SDF).Bernadette : handicapée moteur à la suite d'une grave infection consécutive à l'accouchement d'un enfant mort-né. A publié un livre intitulé « Le salaire du temps » relatant sa lutte pour surmonter son handicap.
Jacinthe Marceau et Jean-Luc Trudel, Les EscouminsRue de la Brise des Iles, route 138Les livres : « La maladie du Dr Sachs » de Martin Winckler, « Comme un roman » de Daniel Pennac, « L'annuaire du cinéma ».Julia et Alex, étudiants amis de Philippe, l'ami de Jacynthe, nous accueillent.L'expédition dans la Yosemite Valley sur la John Muir trail.Les moustiques : brûlots, maringouins, frappabords et mouches à chevreuil.Les baleines : rorquals, baleines bleues, bélougas. Les Bergeronnes, Tadoussac, à bord des bateaux Zodiac.Notre 1ère rencontre en compagnie de Philippe à Lyon 3 mois plus tard en octobre2004 (François Bonnet).
Vivien Garant et Janick Poirier, BonaventureOù boit-on le meilleur café de Bonaventure ? Isandre Poirier.Romain, Loïk et Clara.L'art d'être grand-père (Aladin et la lampe merveilleuse).
Jean Poirier et Sylvine Pelletier, Bonaventure.Sylvine souffre d'un cancer des poumons.Isandre, leur fille unique, a déjà beaucoup voyagé, y compris au Japon.La cabane en pleine forêt, le feu de joie avec Denis et Marthe et les chansons « Julot poil dans la main ».Cueillette des framboises avec Jean.Colibris
Jean et Dolorès Fallu-Matton, MariaOlivier, paléontologue à Miguasha.Incident de la carte de crédit avalée par l'agence International Bank of Canada à Carleton.
Lucie Rochette et Steve Dionne, Saint Roch des AulnaiesEloi et Aurèle.L'art d'être grand-père (Aladin et la lampe merveilleuse). La séance de gymnastique.Le poulailler.
Régine et Jean-Guy Charland, VarennesLa clematiteCaroline et MichelColibris
Paule Robert et Jacques Tremblay, TerrebonneSalut en hébreu. Pâté chinois.Promenade en rabaska
Marian Kahn, MontréalMaison d'hôte de charme « Taj-Mahal.
Réjeanne et Jacques Labrecque, Saint JérômeSont venus nous chercher à l'entrée de la ville.Jacques a déprimé après son départ à la retraite.1 fille problématiqueExcursion memorable au Mont Tremblant
Pascal Proulx et Denise Beauchesne, OrléansOnt un fils qui vit avec une amie.Accueil chaleureux casherBrassens interprété par Renée Claude et country musicVisite guidée d'Ottawa (musée de peintres) avec Denise puis visite chez Colombe, sa mère.Visite d'une zône de tourbière.
Vermont
Atterrissage à Burlington. Stage à Saint-Johnsbury Academy. Fmille Sirop d'erable
Sue et John Morris, DanvilleÉditeurs.John de 19 ans plus jeune que Sue.Commune de quelques familles.Fille mariée à Scott Foxx, parents de Bailey chez qui nous avons logé à North HeroHara d'étalons.
Kathy Bales et Rick Stodola, WaterfordNous ont conseillé d'aller visiter l'hôtel du Mont Washington où furent signés les accords de Bretton Woods avec John Maynard Keynes et Pierre Mendès-France. Site du train.
Carla et Richard Payne, North DanvilleDoberman JillieRandonnée dans le Vermont
Eve Pranis et David Blanchard, RichmondEve de santé fragileJacouzi, colibrisProblèmes avec l'ex-femme de David
New-York
Helga Smith, ManhattanA une fille avocate en Egypte et 2 fils dont un décédé dans des circonstances non révélées.Originaire de Berlin-EstA participé aux marathons de New-York.A escaladé le Kilimandjaro (6000 mètres).

l'affaire de Damas

1840 : affaire de l'accusation de meurtre rituel à Damas.LE CONFLIT TURCO-EGYPTIEN (1832-1841)Il eut pour cause l'irritation et l'inquiétude que causaient à Mahmoud les progrès et l'ambition de son vassal, Mehemet-Ali, viceroi d'Egypte, réformateur heureux et politique entreprenant. La première phase de la lutte tourna à l'avantage de Mehemet ; son fils, Ibrahim-Bey, vainqueur des Turcs à Homs, Beilam, Konich (1832), marchait sur Constantinople ; la médiation de la France et de l'Angleterre l'arrêta (traité de Kutayeh, 1833). Mehemet reçut pour prix de ses succès les quatre pachalikats de Syrie et le district d'Adana qui lui ouvrait l'Anatolie. Les Russes que, dans son affolement, Mahmoud avait appelés à son secours, ne se retirèrent qu'après avoir obtenu du Sultan la promesse de fermer les Dardanelles aux vaisseaux de guerre de toutes les puissances (traité d'Unkiar-Skelessy, 1833).La deuxième phase de la lutte faillit consommer la ruine de l'empire ottoman et mettre le feu à l'Europe. Mahmoud préparait sa revanche : en 1839, il lança une armée sur la Syrie. Mehemet-Ali, qui prévoyait cette attaque, écrasa les Turcs à Nezib. Presque au même moment, Mahmoud mourrait, laissant le trône à son jeune fils, Abd-ul-Medjid ; la flotte turque était livrée aux Egyptiens par le Capitan-Pacha, Achmet ; Ibrahim-Bey marchait de nouveau sur Constantinople.Les grandes puissance, un moment d'accord pour sauver la puissance ottomane, se divisèrent bientôt: sous l'inspiration de l'Angleterre, une véritable coalition se forma entre les quatre, les alliés de 1814, contre la France et son protégé, Mehemet-Ali. La question d'Orient (1840), le duel entre Lord Palmerston et Adolphe Thiers (42 ans), le réveil du sentiment national en Allemagne et des idées belliqueuses en France (1840). Malgré les bruyantes manifestations du pays, Louis-Philippe recula devant la perspective d'une grande guerre ; après un simulacre de résistance, Mehemet-Ali céda à l'ultimatum des quatre. Il perdit la Syrie et garda l'Egypte. Le concert européen fut rétabli, et ce fut la Russie qui en paya les frais, car la Convention des Détroits (1841) ferma le Bosphore, comme les Dardanelles à toutes les puissances. Le comte de Ratti-menton, 1er consul de France à Damas, un Italien naturalisé français, cupide et cruel, chassé de Sicile pour prévarication, chrétien converti à l'Islam et antisémite acharné, est à l'origine de cette affaire.Le 5/2/1840 le père Thomas (Tommaso de Sardaigne), directeur du monastère des capucins, disparaît avec son serviteur musulman Ibrahim Amara. Thomas était corrompu et pratiquait la médecine sans être médecin. On apprit qu'il avait eu une altercation avec un muletier musulman qui décida de le tuer. Les capucins exigent alors du consul français qu'il retrouve le disparu. Les capucins, qui cherchaient à nuire aux Juifs, firent alors circuler une rumeur selon laquelle ceux-ci auraient commis un crime rituel. Sans aucune enquête préalable, le consul ajouta aussitôt foi à ces rumeurs. Le pacha Shérif de Damas, qui tenait à éviter tout conflit avec le consul, alla dans le même sens et donna foi au témoignage d'un Musulman qui prétendit que le père Thomas avait été assassiné dans une maison juive. Le consul fit arrêter plusieurs Juifs pour les interroger. Il livra l'un d'eux, un barbier nomme Salomon Halek, comme étant très suspect, au pacha qui lui fit subir le supplice du chevalet. C'est ainsi qu'il fut conduit à désigner plusieurs notables riches de la communauté, dont un vieillard de 80 ans. Ils reçurent 500 coups de fouet, furent contraints de rester debout 36 heures sans dormir ni manger et boire. Comme ils refusaient d'avouer, le pacha fit enfermer 63 enfants juifs de 3 à 10 ans dans une salle sans manger ni boire jusqu'à ce que leurs mères révèlent l'endroit ou le sang aurait été caché. Voyant que ce moyen n'était pas suivi d'effet, le pacha menaça alors de faire couper la tête à plusieurs Juifs si le père Thomas n'était pas retrouvé. Accompagné de soldats il se rendit le 18 février dans le quartier juif pour détruire la maison d'un notable juif et retrouver ainsi le cadavre de Thomas ou des indices sur ce prétendu meurtre. Un jeune Juif décida alors de témoigner qu'il avait vu le père Thomas entrer dans le magasin d'un Turc. Au lieu d'enquêter sur ce fait nouveau, le pacha fit torturer à mort le jeune Juif. Le consul fit traduire en arabe un pamphlet antijuif remis par les moines montrant que le Talmud préconisait le meurtre d'enfants chrétiens afin d'utiliser leur sang dans la préparation de la matza. Ratti-Menton signa l'acte d'accusation et le pacha obtint l'autorisation de Mehemet-Ali pour faire exécuter la sentence de mort à l'encontre de tous les Juifs inculpés. Ratti-Menton fit diffuser cette affaire par la presse européenne pour déclencher des représailles contre l'ensemble des Juifs.***Adolphe Crémieux intervint auprès de Louis-Philippe qui répondit en termes vagues. Les Juifs de France mirent en cause Thiers et son consul de France. Le ministre juif Achille Fould intervint également. Les partis catholiques français, belge et italien interdirent toute publication justifiant les Juifs. Il s'avéra que le gouvernement français mit des obstacles sur la route de Crémieux.Comme l'un des Juifs arrêtés était de nationalité autrichienne, le consul autrichien Merletto à Damas mit tout en œuvre pour combattre l'œuvre néfaste de Ratti-Menton, dont un rapport détaillé qu'il fit parvenir à Metternich, lequel le fit publier, ce qui revint à clouer Ratti-Menton au pilori. Mehemet-Ali décida de constituer une cour de justice constituée des consulats d'Autriche, d'Angleterre, de Russie et de Prusse.Un comité de notables juifs anglais décida de déléguer sir *Moses Montefiore pour accompagner Adolphe Crémieux en Egypte et de verser une prime de 1,000 £ à quiconque découvrirait le cadavre du père Thomas ou son meurtrier. Sir Moses Montefiore (1784-1885) président du Board of Deputies qui représentait les Juifs anglais, demanda l'aide de lord Palmerston (1784-1865), ministre des Affaires étrangères de la reine Victoria (1819-1901), reine à l'âge de 18 ans en 1837. Palmerston lui permit de réunir une délégation de Juifs occidentaux, dont le grand avocat Adolphe Crémieux (1796-1880). Le 6 août Montefiore fut reçu par Mehemet-Ali et lui remit une supplique demandant l'autorisation de se rendre à Damas pour élucider l'affaire. L'enquête serait présidée par le pacha. Mehemet-Ali était enclin à accepter mais se heurta à l'opposition du consul de France Cochely qui, sur les ordres de Thiers, n'était pas intéresse à ce que la lumière soit faite. L'affaire traîna encore 3 semaines avec les hésitations de Mehemet-Ali. Crémieux suggéra alors que les consuls d'Europe demandent la libérattion immédiate des internés juifs de Damas. Tous, sauf le consul de France, acceptèrent. Mehemet-Ali décida de donner l'ordre de libérattion. Montefiore et Crémieux s'aperçurent que le firman ne parlaient que de grâce et non d'acquittement et expliquèrent au pacha la nécessité d'un correctif, ce qu'il accepta. Le pacha de Damas fit libérer les captifs sur le champ en août 1840. Sur les Juifs incarcérés et demeurés en vie, 7 étaient devenus infirmes par suite des tortures infligées, 2 seulement restèrent indemnes. 4 autres n'avaient pas survécu.Palmerston délégua également en Egypte un certain Hodges pour demander que les vrais coupables soient punis et que les familles des victimes innocentes soient indemnisées. Les rabbins ashkénaze et portugais Shlomo Tzvi Herschel et David Meldola jurèrent solennellement que l'accusation du crime rituel est totalement dénuée de fondement. Une assemblée de nombreux notables britanniques se réunit 3 heures durant dans la mairie de Londres pour manifester son soutien aux persécutés de Damas.Prévoyant que la Syrie retournerait à la Turquie, Montefiore se rendit à Constantinople et le 6 novembre obtint du sultan un firman interdisant la propagation de rumeurs calomnieuses contre les Juifs et leur arrestation sur ce seul chef d'accusation. Le résultat pour les Juifs d'Orient fut un renforcement des liens avec les Juifs d'Europe et une prise de conscience d'un meilleur statut grâce à l'instruction. Salomon Munk, qui accompagnait Adolphe Crémieux, voyant le degré d'ignorance où était tombée la population juive d'Orient, fut avec Crémieux à l'origine de la création d'une école pour garçons juifs et d'une école pour filles juives. Le grand rabbin de Constantinople, Moshé Fresco (חכם בשי) enjoignit aux Juifs de Turquie d'apprendre le turc. C'est à la suite de celle-ci que fut décidée en 1860 la création de l'**Alliance Israélite Universelle dont les buts étaient :• la défense des Juifs dans les pays musulmans.• L'améliorattion de leurs conditions de vie.• Contribuer à leur instruction.*Lord Moses Montefiore (1784-1885)Né à Livourne en 1784L'un des 12 courtiers juifs de la Cité de Londres.Devenu le beau-frère de Nathan Rothschild après son mariage avec Judith Cohen et devenu son agent de change.En 1824, à l'âge de 40 ans, décide de se retirer des affaires pour consacrer sa vie aux Juifs opprimés dans le monde.L'un des plus grands « shtadlanim ».Ami de la reine Victoria et source de sa judeophilie.**l'Alliance Israélite UniverselleMission : défendre les droits civiques et la liberté religieuse des Juifs.Fondée en 1860 à la suite de l'affaire Mortara.***Adolphe Crémieux (1796-1880)Ministre de la Justice en 1848 et en 1870.Les décrets Crémieux la qualité de citoyens français aux Juifs d'Algérie.

histoire des Juifs de Syrie

Histoire des Juifs de SyrieGéographie185,000 km2 – 11 millions d'habitants – monnaie : la livre syrienne – capitale : DamasPrincipales villes : Alep, Homs, Hama et Lattaquié.Le Coran contient une propagande antijuive dans les versets de la Table, Imrams, Femme et Vache et préconise le Jihad par le suicide.Histoire de la communauté juiveIl y a eu une présence juive ininterrompue en Syrie depuis la destruction du 1er Temple.539 av. : satrapie perse382 av. : conquise par Alexandre.301 av. : fondation d'Antioche (Antakya).198-167 av : villes de l'époque de la monarchie séleucide : Damas, Apemiba ( ?), Alep, Tadmor, Doura-Europos. La présence juive en Syrie s'expliquerait par sa position géographique entre Israël et Babylone. La Syrie est le centre de la vie hellénistique à l'est. Les Juifs de Syrie aidèrent les Juifs d'Israël lors de leur révolte.Période romaine63 av. : province romaine de Syrie.Période byzantine395 ap. : la Syrie est rattachée à l'empire chrétien d'Orient. La situation des Juifs se détériore.Période arabe636 : conquise par les Arabes. Les Juifs prospèrent selon les régimes arabes.651-750 : les Omeyyades font de la Syrie et de Damas la capitale de l'empire musulman.750-969 : dynastie des califes abbassides avec Bagdad comme capitale au lieu de Damas. La situation des Juifs se détériore (tentative d'islamisation, insignes spéciaux).969-996 : dynastie des Fatimides, bases au Caire, plus tolérants.996-1021 : règne du calife Al-Hakim, le calife fou, très antijuif (destruction des synagogues et du Saint-Sépulcre, ce qui déclenchera les croisades).1076-77 : les Turcs seldjoukides conquièrent Damas.Période croisée1098-1268 : les Croises organisent la principauté d'Antioche.Période mamelouke18/5/1291 : domination des Mamelouks qui, avec les Syriens, massacrent les Chrétiens et les Juifs à Akko. Période difficile pour les Juifs.1291-1517 : règne des Mamelouks. La population juive décline.Période ottomane1516 : arrivée des Ottomans qui accueillent les expulses d'Espagne. Alep prend de l'importance. Frictions entre les Megorashim (parlant le ladino et l'italien) et les Juifs autochtones. La suprématie demeure aux Megorashim.La population juive en Syrie croît après 1492. Les 2 grandes communautés se trouvent à Damas et à Alep.Du 16ème au 19ème siècle vivent quelques centaines de Juifs dans chaque ville. Grand développement culturel juif (création de yeshivot et de synagogues). Safed : développement de l'enseignement de la cabale (האר"י). À Damas enseignent les rabbins Hayim Vital et Moshé Alsheikh, élèves du האר"י. Le mouvement de Sabbatay Tzvi gagne également Damas et Alep. Le rabbin Laniado enseigne à Alep et Galanti à Damas. Le plus grand poète de l'époque est le scribe de Damas, Israël Nadjara (1555-1625) qui composa, entre autres, le psaume Ribone Olam.Les Juifs exercent les métiers d'orfèvre (or, argent et cuivre), tisserands, filateurs, teinturiers de laine, soie et lin, savetiers, tressage de tapis. Parmi eux, quelques uns très fortunes qui commercent avec Israël, l'Egypte et Venise. Un groupe de banquiers, parmi lesquels la famille Farkhi, parvient à la notoriété, fait office de conseillers financiers auprès des gouverneurs de Damas et de Akko. Ils utilisaient l'hébreu pour la tenue de leur comptabilité. Les Juifs d'Alep se spécialisent dans le commerce international qui passe par cette ville.Au 17e et 18e siècle des Juifs originaires d'Italie et de France, surnommés « seniores francos », se sont installes à Alep pour prendre part à l'essor du commerce. Les Francos bénéficiaient d'avantages tels qu'exemptions d'impôt et de droits de douane, droit de juridiction dans les tribunaux consulaires, etc et, pour cette raison, refusaient d'accepter la tutelle de la communauté tout en contribuant généreusement aux institutions communautaires. Parmi ces Francos il y à lieu de mentionner les membres de la famille Piccioto qui remplirent la fonction de consul de divers pays d'Europe à Alep au 18e et 19e siècles.Vers la fin du 18e siècle beaucoup de Francos émigrent vers l'Inde, l'Extrême-Orient et l'Europe.19e siècle1830 : la Syrie et le Liban sont conquis par Mehemet-Ali, pacha d'Egypte et administres par son fils Ibrahim Pacha dans le cadre d'un régime très centralise. Louis-Philippe soutient Mehemet-Ali contre le tsar Nicolas Ier qui soutient la Turquie affaiblie (jeune sultan de 17 ans Abdul Medjid). Les Chrétiens relèvent alors la tête car la France prétend représenter la chrétienté au Moyen-Orient. Prêtres et moines, hier persecutés, deviennent persécuteurs. Les Juifs et les chrétiens occupent des postes-clés. Ibrahim allège la législation de ségrégation relative aux minorités. Ceci crée un climat tendu de concurrence entre chrétiens et Juifs dans leurs luttes d'influence sur le commerce et l'administration.De 1830 à 1840 le régime ottoman, sous la pression européenne, décida d'un certain nombre de reformes (« Tanzimat ») concernant le statut des minorités non musulmanes. En 1839 et 1856 l'empire ottoman promulgua une série de décrets qui abrogeaient en fait le statut de dhimmis. En 1855 la « djezyia » fut abolie et chrétiens et Juifs furent astreints au service militaire. De 1841 à la 1ère Guerre mondiale, où Djamal Pacha persécuta les Juifs, il n'y eut pas de discrimination antijuive et le régime protégeait les Juifs des chrétiensL'enseignement laïc et les écoles de l'Alliance réduisent l'importance des écoles talmudiques et des yeshivot. La communauté se laïcise et l'analphabétisme disparaît. La proportion de diplômes en études supérieures augmente (y compris les femmes).De retour à Paris, Crémieux fut reçu avec froideur par la communauté juive comme si elle craignait de vexer le roi dont l'attitude avait pourtant été ambiguë en la circonstance. Montefiori obligea le défenseur des capucins à Rome, l'évêque Rivarola, à faire retirer la plaque diffamatoire de l'église des capucins à Damas commémorant le prétendu assassinat du père Thomas par les Juifs.Alep restait le siège du judaïsme traditionnel. C'est là que sont formés les rabbins jusque dans la 1ère moitie du 20e siècle.De 1850 à 1958 les communautés juives de Damas, Alep et Sidon baissent progressivement alors que dans le même temps celle de Beyrouth croit régulièrement.A Damas le niveau de l'instruction est inférieur. Les yeshivot et les imprimeries juives disparaissent.1860 : le conflit druze-maronite crée une insécurité sur les routes, ce qui nuit aux colporteurs juifs.1869 : l'ouverture du canal de Suez porte préjudice au commerce syrien. C'est le début du déclin de la communauté juive de Syrie. Appauvrissement des négociants d'Alep et de tous ceux qui avaient investi dans les actions du gouvernement ottoman. De nombreux Juifs émigrent alors en Egypte, en Europe, à Beyrouth et aux USA. Ceux qui restent sont les plus pauvres (40 à 65% de la communauté).1890 : 9,356 Juifs à Alep et 6,265 Juifs à Damas.Eveil du sionisme à Damas. La famille Mougrabi ouvre le fameux cinéma à leur nom à Tel-Aviv.20e siècleEntre 1904 et 1920 les communautés de Damas et d'Alep comptent respectivement 15,000 et 10,000 âmes.1910 : création à Damas d'une école maternelle et d'une école hébraïques sous la direction d'Avraham Elmaliakh et de professeurs israéliens. Création d'un club Maccabi à Damas.1914 : beaucoup de Juifs fuient la Syrie pour éviter la conscription ottomane.16/5/1916 : accords Sykes-Picot.Période anglaise1918 : Damas est conquise par les Anglais avec l'aide de l'armée de Fayçal, l'un des 3 fils du chérif Hussein du Hedjaz. Début de l'activité sioniste et du nationalisme arabe. Création du mouvement « Hatekhyia » à Alep et « Ivria à Damas.Mars 1920 : couronnement du roi Fayçal. Interdiction du sionisme.Période françaiseLes Français chassent Fayçal et divisent la Syrie en 5 Etats coupes du Liban selon des critères ethniques et religieux, ce qui suscite un mouvement nationaliste et une volonté d'indépendance. Ce processus s'accompagne d'une poussée d'antijudaïsme et d'antisionisme qui s'exprime dans la presse, à la radio et dans les mosquées. Les Français sont également hostiles au sionisme par peur des poussées nationalistes arabes.Le statut juridique des Juifs reste stable sous le mandat français (1920-45), excepte durant le régime de Vichy. Les Juifs de Damas, Alep et de Kamishli étaient representés à la municipalité et à la région. Il y eut même un représentant juif au 1er Parlement syrien à l'époque du mandat. Les autorités françaises défendirent les droits des Juifs lors des accès de nationalisme arabe durant la période du mandat.De 1918 à 1923 se développe à Damas un enseignement hebraico-national avec Abraham Elmaliakh, Yehuda Burla et Joseph Rivlin.En 1920, après la 1ere GM, il y a plus de 60,000 Juifs en Syrie parce que sous mandat français.Damas compte 10 synagogues et l'école de l'Alliance Israélite.Les Juifs prospèrent dans l'export et le tourisme.L'université de Damas compte de nombreux titulaires juifs de chaires professorales.1921-23 : expulsion des professeurs israéliens de Damas.1925-26 : la révolte des Druzes provoque l'insécurité au sein de la communauté juive.1928 : à l'initiative de Yehuda Kopelewitch, le mouvement « Hechalutz » est creé à Damas1929 marque un tournant dans les relations judeo-arabes, à l'époque des émeutes de Jérusalem et de Hébron.A partir de 1930 la crise économique mondiale et l'industrialisation affectent l'artisanat.1932 : 26,250 Juifs selon un recensement français Damas : 8,000 et Alep : 7,000.Situation des Juifs de Syrie dans les années 1940 : 5% sont riches (אל-אכבאר), 15% sont des bourgeois aises (בינוניים) et le reste est composé de petits-bourgeois et de pauvres (מורישקו).1933 : sous l'influence du nazisme, de l'antigallicanisme et de l'antisionisme et de la présence à Beyrouth de Hadj Amin el-Husseini à partir de 1936 la haine antijuive s'accroît.1934 : appauvrissement de la communauté et début de l'alyah (2,868 Juifs entre 1932 et 1936).1936-39 : émeutes antijuives à Damas. Immigration de 854 Juifs seulement à cause des émeutes à Jérusalem et Hébron.1942 : 5,000 Juifs font leur alyah sans doute à cause de la France de Vichy. C'est une alyah clandestine qui se fait par le nord.1/12/1942 : pogrom à Alep. Les Juifs sont chassés de toutes les fonctions publiques1943 : 29,770 JuifsDe 1936 à 1945 : poignardages, enlèvements et incendies sont monnaie courante. La communauté damascène est en butte à des violences.La Syrie indépendante1945-49 : gouvernement de Shukri al-Kuwatli.Avec la chute du régime de Vichy l'on assiste à une reprise des activités sionistes, avec des centaines de delegués en uniforme des forces alliées et sous le couvert de Solel Boneh. C'est alors que les écoles de l'Alliance adoptent des professeurs israéliens. Les mouvements Maccabi et Hekhalutz envoient des moniteurs et de nombreux jeunes sont envoyés en formation en Israël. Début de l'émigration illégale.Les Juifs passent du statut de minorité religieuse à celui de 5e colonne sioniste.20/3/1945, lors d'émeutes anti-sionistes Jacques Franco, adjoint au directeur de l'Alliance Israélite Universelle, est assassiné. L'alyah clandestine en provenance de Syrie bat son plein au même moment.10/1945 : les imams de Syrie menacent de proclamer le djihad si un terme n'est pas mis à l'alyah.11/ 1945 : la populace envahit la synagogue d'Alep, brûlent des livres de prières et blessent des fidèles.Le judaïsme syrien est tombé de 30,000 à 5,000 âmes, pauvres pour la plupart.Lors de la visite de la Commission Anglo-américaine à Damas, le porte-parole de la communauté juive eut droit à un entretien limité à 20 minutes pendant lesquelles il peignit un tableau idyllique de la situation des Juifs en Syrie. Peur du « muhabarat ».1947 : 15,000 Juifs au total12/1947 : à Alep les Arabes brûlent et saccagent synagogues et magasins dans le vieux quartier juif.כתר ארם-צובא: manuscrit du Pentateuque ancien de plus de 1,000 ans, préserve dans la synagogue d'Alep, et rédige par Aharon Ben Asher. Il disparaît lors de l'incendie de la synagogue en 1947. On le retrouva avec seulement la dernière partie du Deutéronome, et des parties des Prophètes et des Hagiographes. Par chance on put conserver un registre intituleכתר ארם-צובא dans lequel le rabbin Meir Nekhmad d'Alep avait recopie les pages du document original. Après bien des efforts, ces documents ont pu être ramenés en Israël et se trouvent dans la bibliothèque de l'institut Ben-Zvi à Jérusalem.1948 : 5,000 Juifs émigrent au Liban et, de là, en Europe, aux USA et en Israël.Alyah de 1948 à 1958 : 5,600 Juifs syriens et libanais.2/1948 : des grenades sont jetées sur l'école de l'Alliance à Damas. Les Juifs sont obliges de participer au financement d'armes pour les Arabes palestiniens.14/5/1948 : la Syrie déclare tous ses Juifs ennemis de l'Etat, les prive de passeports (passeport d1 mois au maximum), leur interdit de quitter leur lieu de résidence sans autorisation, dépouille de ses biens tout Juif qui ne revient pas. A la mort de leurs propriétaires les biens de ce dernier sont confisqués même en présence d'héritiers.De 3/1949 à 12/1951 ont lieu 4 coups d'Etat.La communauté juive compte 4,500 âmes, soit 3,000 à Damas, 1,500 à Alep et quelques familles à Kamishli.1949 : Autorisation temporaire d'émigration.Mars-août 1949 : gouvernement de Husni al-Zaim. Ce dernier est renversé et fusillé le 14/8/1949.7/1949 : 13 Juifs sont assassines à Damas et la synagogue est dynamitée.15/8/1949 : gouvernement du colonel Samy el Khinawi.8/1949 : des bombes sont jetées sur le quartier juif de Damas. Les Juifs sont prives de leurs droits dans tous les domaines ainsi que de leurs biens. Malgré le refus du gouvernement d'accorder au Juifs passeports et visas, près de la moitie de la communauté juive émigre illégalement. Toute aide à l'émigration illégale est punie de mort ou de détention à perpétuité.19/12/1949, gouvernement du colonel Adiv Shishakli. La situation des Juifs ne fait qu'empirer avec des confiscations de biens.Bombardement de la synagogue de DamasCampagne de presse antijuive.Des millions de dollars sont gelés dans les banques.Confiscation des biens des Juifs qui ont quitté la Syrie.Peine de mort à quiconque aide des Juifs à gagner Israël.1949-51 : gouvernement de Hashim Atasi1951-2/1954 : gouvernement de Adiv Shishakli.1952 : 8,000 Juifs1954 : Autorisation temporaire émigration1955-59 : gouvernement de Shukri al-KuwatliSous tous ces régimes la situation des Juifs se détériore. Violences, vols et viols. Tous les droits civiques leur sont retires.1958 : Autorisation temporaire émigration Les émigrants sont contraints de céder leurs biens à l'Etat.2/1958 : création de la RAU sous la présidence de Nasser. Le Département de l'alyah, avec à sa tête Shlomo Zalman Shragaï fait sortir les Juifs d'Alep par la Turquie.10/1959 : la communauté juive de Damas compte 400 familles, soit 3,000 âmes, dont 700 enfants et 500 jeunes célibataires.3/1963 : gouvernement du général Amin el-Hafez5 à 6,000 Juifs se trouvent à Damas et Alep, dont 95% sont à la charge du Joint.1965 : après la capture d'Elie Cohen commence un régime d'arbitraire et de terreur. le versement d'énormes sommes est impose pour la dispense du service militaire., les magasins juifs.1967 : gouvernement du général Salakh Djedid avec Hafez el-Assad, ministre de la Défense. Après la guerre des 6 Jours, les Arabes se vengent sur les Juifs syriens. Injures : Yahoud, Mussawi ».1969 : interdiction aux Juifs de s'éloigner à plus de 3 km de chez eux.Nombre de Juifs syriens s'établissent à Toronto.1970: Hafez el-Assad prend le pouvoir.Il reste 5,000 Juifs réduits à la misère. Les synagogues de Damas et d'Alep sont régulièrement lapidées. L'enseignement de l'hébreu et de l'histoire juive est interdit dans les écoles juives. Le ministère de l'éducation syrien préconise l'anéantissement d'Israël. Les Juifs sont consignés dans des ghettos et n'ont pas le droit de s'éloigner à plus de 3 km de chez eux. Les cartes d'identité sont estampillées en rouge au nom de « Mussawi ». À Al-Qamsihli les demeures et les magasins juifs sont marques d'un signe rouge et boycottes par les Arabes.. Les Juifs n'ont pas le droit de posséder de voiture ou de détenir un téléphone ainsi que appareils de radio. la correspondance avec l'étranger ainsi que l'accès aux jardins publics, aux cinémas et aux lieux publics leur sont interdits Ils ne servent pas à l'armée mais doivent payer une taxe d'exemption de 600$. Ils ne peuvent vendre ni léguer leurs biens immobiliers qui, à leur décès, sont transférés à l'Etat lequel, en outre, prélevé un loyer chez les héritiers. D'anciennes maisons juives sont ainsi cédées à des réfugiés palestiniens qui se livrent à des exactions sur la communauté juive. La plupart des écoles juives ont été fermées. Dans celles qui restent ce sont des instituteurs musulmans qui sont en postes avec des classes mixtes. Les livres d'étude sont truffes d'antisémitisme. L'étude de l'hébreu est autorisée aux garçons seulement pour les besoins de la religion et 1 heure par semaine. Le temps consacre aux prières est limite. Les examens de passage et les épreuves du bac sont fixes à dessein le shabbat et lors des fêtes juives. L'accès aux études supérieures est interdit aux Juifs. En 1971, des membres de la Saïka, une faction syrienne de l'OLP, a incendié 7 maisons juives.La communauté juive de Kamishli (500 Juifs)Kamishli se trouve dans le désert de Djézireh. La communauté fut fondée par des Juifs turcs vers 1920, devient persécutée à partir de 1947 avec le vote de l'ONU et la décision de militariser la région. Dans les années 60 le couvre-feu est souvent applique et les contrôles nocturnes de la police sont souvent accompagnes de coups, de tortures et de viols. La synagogue a été réquisitionnée par l'armée et le patrimoine de la communauté confisque par l'Etat.Par suite de la pression internationale quelques dizaines de Juifs sont liberés des prisons mais toute la communauté (environ 4,000 personnes) vit dans un ghetto, complètement coupée du monde extérieur comme des organisations internationales. Quelques rares journalistes accompagnes de policiers arrivent à s'en approcher et interviewent des Juifs choisis dans ce but.1974 : 11 Juives d'Alep, dont les proches avaient émigre illégalement sont emprisonnées et torturées. La même année les autorités remettent à la communauté juive de Damas les cadavres 4 jeunes filles juives, assassinées après avoir été dépouillées et violées par ceux qui les avaient soi-disant aide à fuir vers le Liban.1975 : 4,500 Juifs repartis entre 3,000 à Damas, 1,000 à Alep et 500 (contre 2,000 en 1932) à Kamishli.1977 : sous la pression du président Jimmy Carter, Assad permet à 12 Juives de quitter Damas pour se marier aux USA.1978 : Autorisation temporaire émigration28/12/1983 : assassinat de Lillian Antebi Abadi, 24 ans, enceinte au 4e mois et de ses enfants Joseph, 6 ans et Sandy, 3 ans. Le mari vit aux USA30/12/1983 : Jesse Jackson se rend à Damas pour libérer Robert Goodman, un navigateur US sur bombardier.Cette même année les Syriens avaient beaucoup à se faire pardonner car ils étaient à l'origine:• Du bombardement de l'ambassade des USA à Beyrouth (17 tues)• En octobre 1983 241 Marines avaient été tués dans leur cantonnement au Liban• De l'entraînement des terroristes dans la vallée de la Bekaa• De la remise de passeports aux tueurs d'Abou Nidal sur le Achille Lauro• En 2/82 du massacre de 30,000 Sunnites à Hama• De l'assassinat de Bachir Jemayel.1992 : Assad laisse sortir 4,000 Juifs à titre de bonne volonté pour participer au processus diplomatique consécutif de la guerre du Golfe.70 Juifs restent à Damas ainsi qu'une famille à Kamishli.Bilan de l'alyah juive de SyrieDe 1850 à 1914 : 1,000 personnes.De 1919 à 1946 : 10,000 personnes, soit 30% des communautés syrienne et libanaise. Ce fut une alyah illégale et sans l'aide des institutions sionistes. Durant les dernières années précédant l'indépendance d'Israël, l'alyah se fait par voie de terre, avec l'aide de soldats de la Brigade juive, de delegués de l'Agence juive et de l'Alyah des Jeunes.De 1946 à 1958 : alyah de 5,600 Juifs syriens et libanais par le Liban.En Israël1949 : fondation du kibboutz Beit Katzir1951 : fondation du moshav Nitzanei OzCréation du Comite de la Communauté d'AlepDéputés à la Knesset :Avraham AbbasElyahou Hay SassonMenahem YadidPersonnalitésAlbert Antebi (1869-1918), né à Damas, directeur de l'Alliance à Jérusalem, militant politique auprès des autorités ottomanes jusqu'à son exil en Anatolie, responsable de l'achat de terres au sein de l'OSM, du développement de quartiers à Jérusalem et de la protection de Juifs durant la 1ère GM.Elyahou Sham'a (שמאע) (1881-1933), né à Alep, fondateur du centre commercial de Mamila à Jérusalem en 1930.Elyahou Hay Sasson (1902-1976), né à Damas, directeur du département politique aux affaires arabes à l'AJ et membre de la délégation de l'AJ à l'ONU en 1947-48, ambassadeur d'Israël en Turquie, Italie et Suisse, ministre des Télécommunications et de la Police.Professeur Itzhak Shamoush, né à Alep, auteur de travaux de recherche sur la langue et la littérature arabes à l'université hébraïque de Jérusalem, fut l'initiateur de l'usage de l'arabe à la radio et au ministère de l'éducation et le rédacteur du journal « Elyom ».Amnon Shamoush, né à Alep, membre du kibboutz Maayan Baroukh, écrivain et poète. Entre autres livres qui décrivent la vie des Juifs d'Alep : « Michel Ezra Safra et fils ».Le rabbin Ezra Attia, né à Alep, directeur de la yeshiva « Porat Yossef » et lauréat du « Prix du Rav Kook ».Itshak Abadi, ne à Jérusalem, fils de parents damascènes arrives en Israël fin 19ème, journaliste, écrivain et traducteur, l'un des rédacteurs de « אוצר לשון המקרא”Le rabbin Ovadia Hadaya, lauréat du Prix d'Israël en littérature toranique.Coutume des « בקשות”Poésies hébraïques que l'on chante les nuits de Shabbat entre Souccoth et Pessach. Le chant utilise le Makama, une gamme musicale arabe spéciale.

les Khazars

Pour ceux qui se sont intéressés à l'histoire européenne, le peuple qui s'est répandu dans tous les pays et a parfois été regardé avec un certain degré d'hostilité, c'est-à-dire les juifs, est toujours le porteur de beaucoup d'énigmes.La plupart des juifs vivaient, jusqu'à la créationde l'état moderne d'Israël, dans l'espace situé entrela Russie moscovite et l'Allemagne et parlaient yiddish,une langue avec des influences diverses. Un aspect consigné avec surprise au Moyen Age était ladécouverte de certains membres de cette populationayant des traits clairement non-sémitiques, maiseuropéennes ou finno-ougriens (famille de peuplesqui habitent en Asie, en Russie et qui inclut aussi leshongrois, les finnois et les estoniens). Ils se déclaraientles descendants des khazars ou des hébreux« Tatars » .Le peuple des khazars avait embrassé la foimosaïque et avait dominé la région située au Norddu Caucase entre les années 600 et 1100 après JC,assurant la continuité de la route nordique du Cheminde la Soie. Au XIIIe siècle, quand Marco Polo afait ses voyages en Asie, la région était encore nomméepar les italiens « Gazari ». Pour comprendrecette symbiose entre les juifs et un peuple initialementnomade, il faut se rappeler qu'avant l'apparitiondu mahométisme, le culte mosaïque était plus« international » que maintenant. Certains des ethiopiensavaient probablement embrassé cette religionavant de devenir chrétiens et même ensuite ils eurentlongtemps une minorité juive très respectée. Avantet pendant la vie de Mohammed, il y avait des tribusarabes converties au mosaïsme. Un célèbre personnagebiblique, par exemple, Job, était un riche propriétairearabe. Il en va de même dans le Nord duMoyen Orient où l'on trouve des petites communautésperdues dans la population turque ou arménienne.Le premier millenaire de l'ère chrétienne estencore une période pleine de mystères pour l'historiographieeuropéenne. Les khazars constituent l'unde ces mystères et ils ont été si souvent oubliés quela grande « Wall Chart of World History » - publiéeen 1890 à Londres et dont on peut maintenant trouverl'original dans la Librairie du « B r i t i s hMuseum » - , la plus fameuse œuvre historique del'époque victorienne, ne les mentionne pas.Pourtant, des documents arabes racontent qu'auH I S TO I R E Royaume légendaireKhazaria – l'empire oubliéK h a z a r s:«Le dictionnaire khazar »- «Livre jaune»Nicola Onose26Qui étaient lesKhazars ?Peuple belliqueux installé dans le Caucase du VIIe au Xe siècle.Ils avaient un empire puissant, des bateaux sur la mer Noire etsur la mer Caspienne, des vents autant que de poissons, tro i scapitales, une pour l'été, une pour l'hiver et une en cas deg u e r re, et des années hautes comme des pins (...) . Selon Hale -vi, ils se convertirent au judaïsme en 740, et le dernier qaghan -k h a z a r, Joseph, avait même des contacts avec les Juifsespagnols, car il navigua le septième jour, quand la terre injuriel'homme et que la malédiction éloigne le bateau du rivage.IXe siècle le calife de Bagdad a créé une chambre dutrône avec quatre trônes représentant les quatregrands souverains de ce temps-là. Ceux-ci étaient :lui-même comme chef de l'Islam, Charlemagnel'Empereur de l'Occident, l'Empereur de Chine et leQaghan – le roi – des khazars. Cependant, unnombre très limité de personnes se rappelle aujourd'huide leur existence. Quand j'ai essayé pour lapremière fois d'écrire le mot « Khazars » dans monéditeur de texte, le vérificateur d'orthographe s'estempressé de m'offrir une liste de remplacement, de« hasard » à « Kazakh », mais il n'y avait rien quisoit proche de mes intentions. Cette grande puissancequi a pourtant résisté pendant des siècles dans uneposition géographique dangereuse semble avoircomplètement disparu, en laissant moins de témoins27H I S TO I R ERoyaume légendaireLe Dictionnaire khazar, un livre d'oreset déjà célèbre. Vous pouvez le trouversur:http://www.khazaria.com:pavic.html« - Des trois lecteurs de rêves, dit ce Juifau kaghan, je suis le seul, moi le rabbin, quevous, les Khazars, n'ayez aucune raison decraindre. Car derrière les Juifs il n'y a ni lecalife avec les voiles vertes de sa flotte, ni lebasileus grec avec la croix brandie en tête deson armée. Derrière Constantin le Philo -sophe se pressent les piques et la cavalerie, etderrière moi, le rabbin, seulement les capesde prière.Ainsi parla le rabbin, et le kaghan futcomplètement séduit par ses arguments. »(«Le livre rouge» - «Polémique khazare»)« De notre métier de chasseur de rêvespeut donc naître un bénéfice inattendu ou unimmense malheur. Mais cela ne dépend pasde nous. Notre travail est d'essayer. Le resteest question de savoir-faire. (...) Les cheminsqui courent à travers les rêves d'autru icachent parfois des signes dans lesquels onpeut lire si Adam le précurseur monte ou des -cend sur l'echelle. Ces signes sont les per -sonnes qui se rêvent mutuellement. C'estpourquoi le but final de tout chasseur derêves est de découvrir ce couple de rêveurs etde les connaître le mieux possible. Car de telsêtres représentent toujours des parties ducorps d'Adam à des états différents, et setrouvent à des niveaux variables de l'echellede l'esprit. »(«Le livre vert» - «Masudi Yousouf»)que l'Ordre des Templiers.De nos jours, à l'ère des grands flux informationnelsqui ne tiennent plus compte des barrières culturellesou géographiques, la société oubliée quidominait l'extrême Est de l'Europe est de plus enplus mentionnée en raison de certains aspects remarquablesde cette civilisation. Les partisans du pluralismepolitique et ethnique, par exemple, sont attiréspar son caractère d'une tolérance surprenante :même l'armée khazare comprenait d'une manièreassez harmonieuse juifs, chrétiens, musulmans etpaïens. Les défendeurs de l'idée de la disséminationde la culture pourraient aussi être intéressés : dansun tel empire conduit par des juifs, la classe moyenne,forte, était alphabétisée puisque le peuple de laBible a toujours su lire les Saintes Ecritures.Mais peut-être que le contact le plus attrayantavec la légende des khazars se fait à l'intermède dela littérature de fiction. Le meilleur candidat est lelivre « Le dictionnaire khazar » de l'écrivain serbeMilorad Pavici qui a connu un grand succès en Yougoslavie,à sa publication en 1984, et a été traduitdans beaucoup de langues.HistoireVue généraleEtant donné le mystère planantautour de l'empire khazar et de sacomplète dissolution, il semblenaturel que l'histoire des khazars setrouve à la frontière entre vérité etlégende.L'origine des khazars est controversée,mais les scientifiques lesconsidèrent en général commemembres de la famille des peuplesturcs ou, plus rarement, des finnoougriens, à cause de leurs relationsavec les bulgares et les magyars. Ilsse déclaraient eux-mêmes les descendantsde Togarmah, le pèrelégendaire de tous les Turcs.Les khazars se sont probablementinstallés dans les plaines aunord du Caucase et sur le coursinférieur de la Volga entre le deuxième et le cinquièmesiècle après JC et ont commencé leur expansionpolitique et militaire au septième siècle. Ils ont trèsvite créé un grand empire qui avait pour frontièresnaturelles : le Don, la Mer d'Azov, les Montagnesdu Caucase. Ils étaient voisins des tribus bulgaresqui vivaient entre le Don et la Volga et qui étaientleurs alliés. Les khazars représentaient la seule puissancequi pouvait s'opposer aux arabes qui à cemoment-là avaient conquis la quasi-totalité de cettepartie du monde. Au début, ils étaient aussi capablesde vaincre les slaves, mais leur force a progressivementdiminué avec l'ascension de la Russie après lachristianisation de celle-ci en 988. Au XIIIe siècle,les restes de leur royaume ont été une proie facilepour les envahisseurs mongols.La lettre de Ibn SaprutCependant, au Xe siècle, le moment sur lequelnous avons la plus riche documentation, Khazariabénéficiait encore de prospérité et de respect a l'extérieur.Le grand savant et médecin juif Hasdai IbnSaprut était à ce moment-là non seulement une gran-28de personnalité de la communauté séfarade – lacommunauté des hébreux qui vivaient en Espagnejusqu'à la fin du XVe siècle quand Frédéric d'Aragonles a expulsés – mais aussi le conseiller pour lesaffaires étrangères du calife de Cordoba. Sa correspondanceavec le Qaghan Joseph (Qaghan étant letitre khazar équivalent à celui de roi) est probablementla source la plus digne de confiance pour ladescription générale de Khazaria. Cette correspondancefut au début une surprise pour Ibn Saprut : leslettres du Khazar étaient dans un hébreux très cultivéqui prouvait une bonne connaissance de la Torah– les Livres principaux de l'Ancien Testament – etd'autres livres saints juifs comme le Talmud et laMishnah.La monarchie était héréditaire. Le monarque, leQaghan, était le descendant de Bullan et portait unnom hébreu, quoique les documents attestent aussil'utilisation de noms turcs par la population. Leroyaume avait trois capitales situées sur la Volga :une pour la reine, une pour le roi et sa cour et unetroisième pour les juifs, les chrétiens et les musulmans.A partir du mois de Nisan (mars-avril), la course dispersait car chacun partait pour s'occuper de sesaffaires : agriculture et commerce.29HISTOIRERoyaume légendaireLa religionParmi les légendes khazares, la pluscélèbre est l'histoire de leur conversionau judaïsme, accomplie par un Qaghannommé Bullan autour de l'année 740après JC. L'histoire a une dimensionphilosophique doublée d'une dimensionmythologique. Bullan reçut la visite desémissaires de deux grandes puissances :les musulmans et les byzantins ou, dansd' autres versions, les musulmans et lesperses. Tous les deux essayèrent de leconvertir à leur propre religion. Auparavant,il avait eu un rêve d'inspirationdivine où il avait parlé avec un érudithébreu. Bullan demanda aux émissaires quelle religionétait la moins éloignée de la vérité : celle del'adversaire ou celle des juifs. Tous les deux louèrentla religion de Moïse, car elle était également unélément de base de leur propre croyance. Apresavoir écouté leurs réponses, Bullan choisit le judaïsme.Il invita des rabbins et des intellectuels juifs et,comme souvent, le choix du roi devint automatiquementle choix du peuple. Le mosaïsme était peut-êtrele meilleur compromis dans un monde où l'autoritéecclésiastique était intimement liée à la politique.Entourés d'ennemis très forts, les khazars réussirentà créer un environnement tolérant pour les nationsde leur empire. Dans leur capitale sur la Volga nomméeItil, les trois grandes religions partageaient lemême quartier civil.Dans le livre de Pavici, on trouve une version unpeu modifiée de la légende. Le Qaghan invita lesthéologiens. Il demanda à l'Arabe quels livres ildevait respecter : la Torah, l'Evangile, ou le Coran ?Le musulman choisit la Torah et le Coran. Puis ildemanda aussi au curé quels livres étaient sacrés etla réponse fut la Torah et l'Evangile. Finalement, lerabbin choisit seulement la Torah et le roi aussi, carc'était le seul livre reconnu par tout le monde.Cette forme de la légende ressemble beaucoup àla version anecdotique du baptême de la Russie. Là,le Prince Vladimir choisit parmi lesreligions des émissaires arabe, juifet grec celle du dernier car c'était laseule qui lui permettait de boire duvin.HéritageComment et où les khazars sesont-ils envolés, pourquoi n'ont-ilspas laissés de traces culturellesvisibles dans la région qu'ils ontjadis dominée - ce sont des questionssur lesquelles les scientifiqueset les amateurs de fiction ont longtempsspéculé.Et pourtant, l'existence au débutdu Moyen Age de l'Empire khazar30Christianisation des Russes - Bibliothèque nationale, Paris.est une possible explication de plusieurs problèmes.Elle pourrait partiellement expliquer l'origine ethniquedes juifs européens qui ne ressemblent pas auxsémites par leur aspect, mais qui ont la peau claire etparfois les cheveux blonds des européens ou destraits finno-ougriens. Des études génétiques sur lesséfarades, les juifs d'origine sud-européenne, et lesashkénazes, ceux d'origine Est-européenne, montrentque 20% à 30% de ces derniers n'ont pas uneascendance sémitique, mais ils présentent des similitudesavec d'autres groups ethniques. Ce résultat estsurprenant car les mariages mixtes entre juifs et nonjuifsont été pratiquement inexistants jusque dans lapériode moderne.On peut aussi supposer que la grande concentrationdans le passé des ashkénazes dans la région forméepar l'Est de la Pologne, la Lituanie, l'Ukraine etle Nord de la Roumanie a été provoquée par l'exildes juifs khazars et leur déplacement vers l'Ouest,dans une période où ils n'avaient pas le droit devivre sur le territoire de la Russie moscovite. L'antisémitismeaccentué de la Russie médiévale peutêtre ainsi mieux expliqué par l'inimitié antérieureslavo-khazare.Les preuves archéologiques soutiennent ceshypothèses. Celles trouvées en Hongrie, parexemple, où les juifs ont traditionnellement connuun traitement assez bon jusqu'au régime extrémisted'après la première guerre mondiale. Ce sont destombeaux juifs de personnes très riches que l'onpense être d'origine khazare puisqueque certaines inscriptions sur lesanneaux et sur les pierres contiennentdes caractères non-hébreux, maissimilaires à ceux des tombeaux khazars.Indirectement, on peut considérerque toute l'histoire européenne porteleur trace : les Khazars ont empêchéles Arabes d'envahir le continent etils ont bloqué l'expansion de la Russiede Kiev vers l'Est.LittératureLes Khazars ont suscité aussi l'intérêt de plu-31HISTOIRERoyaume légendai -Le calife Harun Al Rashid.sieurs écrivains, certaines œuvres de fiction devenanttrès connues dans le pays où elles ont étéécrites.Le « dictionnaire khazar », œuvre moderne,publiée en 1984, offre une approche mythologiquetrès élaborée du domaine des rêves et des paradoxes.L'origine de sa complexité vient de la multiplicitédes approches de certains événements réels ou imaginaires.Les descriptions sont faites en utilisant successivementles modèles culturels et le point de vuede chacune des trois religions monothéistes liées à lalégende khazare. L'auteur voit la disparition mystérieusedes khazars comme un paradoxe qui n'est pasexpliqué par des causes naturelles, mais plutôt parun complexe généralisé d'autodestruction. Les Khazarsde Pavici arrêtent simplement de vouloir êtredes Khazars et disparaissent progressivement de lamosaïque ethnique de la plaine de la Volga. Le « dictionnairekhazar » n'est pas un traité d'histoire, maisun exemple de la meilleure et la plus pure fiction.L'ouvrage est structuré en trois parties: « Le livrerouge » - sources chrétiennes, « Le livre vert » -sources islamiques, et « Le livre Jaune » - sourceshébraiques. L'auteur essaie de mélanger dans chacunde ces mondes les vies des personnages historiquesréels avec le plan mythologique. Par exemple, lapremière partie contient la vision chrétienne del'histoire et est marquée par la personnalité d'AvramBrankovitch, un important politicien serbe du XVIIesiècle.Les récits attribués par l'auteur aux arabes respectentla tradition du fantastique médiéval, en cultivantle surnaturel et l'illogique. L'année khazare32Quand le roi des Khazars (d'après ce qui estraconté) a rêvé que sa façon de penser convenaità Dieu, mais pas sa façon d'agir et qu'il a reçcuen même temps l'ordre de chercher les actionsagrées par Dieu, il a interrogé à un philosophesur ses convictions religieuses. Le philosophe luia répondu: il n'y a pas de faveur ou d'aversiondans la nature de Dieu, car il est au-dessus desdésirs et des intentions. Un désir est intérioriséchez la personne qui le ressent et son esprit n'at -teint pas la plénitude tant qu'il n'est pas satisfait.Si le désir reste inassouvi, Il ne serait pas com -plet. D'une manière similaire, Il est d'après lesopinions des philosophes, au-dessus de laconnaissance individuelle, car celle-ci changedans le temps, alors qu'il n'y a pas de change -ment dans la connaissance divine. Lui, donc, nete connaît pas, pas plus tes pensées que tesactions. Il n'écoute ni tes prières et Il ne voit pastes mouvement. Si les philosophes disent qu'Il t'acréé, ce n'est qu'une métaphore, puisqu'Il est laCause des causes dans la création de toutes lescréatures, sans que cela n'ait été son intentiondès le début. Il n'a jamais créé l'homme. Car lemonde est sans commencement et personne n'estjamais apparu sans l'intervention de quelqu'unné avant lui, par l'union des formes, qualités etcaractèristiques hérités de son père, sa mère et deses autres parents, sans compter les influences duclimat, des pays, de la nourriture et de l'eau, dessphères, des étoiles et des constellations. Tout serédiut à une Cause Primordiale et pas à uneVolonté issue de celle-là, mais d'uneEmanation de laquelle une seconde,une troisième et une quatrième causeont émané.Judah Ha-Levi - «Kuzari»serait formée de deux années chacune à deux saisonsqui s'écoulent dans des directions différentes. Demême, deux hommes pourraient échanger leursidentités, en se croisant dans un certain endroit de lacapitale.Les chapitres attribués aux sources hébraïquesdonnent une image encore plus hallucinante, fondéesur des éléments cabalistes et les connaissancesalchimiques présumées des khazars qui pouvaientcomprendre l'homologie de l'Univers visible avecAdam Kadmon, l'homme primordial. L'homologieest une notion fondamentale en alchimie qui décritle lien entre le micro et le macro-cosmos.Le dénominateur commun des trois descriptionsest la princesse Ateh, poétesse et « chasseuse derêves », qui a un rôle-clé dans la décision prise par leQaghan à la fin de la polémique entre les trois théologiensétrangers : le chrétien, le musulman et le juif. Ateh est une figure paradoxale, réunissant lessymboles du rêve, de l'éphémère mais aussi de lapérennité : elle semble être immortelle, car des personnesdéclarent l'avoir rencontrée trois cents ans33HISTOIRERoyaume légendai -après les évènements relatés.Un autre ouvrage célèbre est « Lelivre des kuzaris », écrit par le philosopheet poète juif espagnol Judah Ha-Levi (1074-1141). Il prend la formed'un dialogue entre le roi des khazars etles représentants des divers dogmes, enculminant avec un rabbin. L'auteur utiliseavec habilité la légende de laconversion des Khazars au judaïsmepour créer une œuvre philosophiquecomplexe, un portrait de la spiritualitéuniverselle et des disputes religieusesde son temps.Thèmes ouvertsLa population juive de l'Europe del'Est, concentrée dans quelques provincesde l'ancien royaume lituanopolonais,a une origine incomplètementconnue et a posé plusieurs problèmes àcause de ses particularités : la langue –qui était le yiddish, un dialecte très différent de l'hébreux– et son importance numérique dans une zonesituée loin du bassin méditerranéen. De plus, elleétait victime de l'animosité de la population chrétienne,en majorité slave, qui lui imposait toujoursun statut politique inférieur, en essayant de réduireson ascendant économique.Dans son livre « Les origines du totalitarisme »,la politologue Hannah Arendt dédie quelques pagesau contact entre l'Occident et les juifs venus de laGalicie, ancienne province polonaise, maintenant enUkraine. Une grande partie des juifs allemands oufrançais ont été très mécontents de ce flux de co-religionnairesplus pauvres et moins « civilisés » qu'ilstenaient pour responsables de l'augmentation del'anti-sémitisme au début de notre siècle.Oubliés par l'histoire, les khazars reviennent denos jours avec la tentative d'expliquer le racisme enEurope. Quoiqu'ils ne peuvent pas égaler le renomdes deux autres grands empires turcs, l'empire selgiucideet l'empire ottoman, ils ont construit temporairementce dont Ibn Saprut et toute la Diasporad'Israël rêvait : un royaume pour la foi de Moise.34Ancienne carte du monde.