Tuesday, March 01, 2005

biographie Herzl

La force du Destin : jamais, jusqu'à l'âge de 34 ans, TH, Juif assimilé, n'aurait imaginé être le futur leader du mouvement sioniste. Une vie courte de 44 ans : préparation de 35 ans pour les 9 ans où s'accomplit sa destinée.Triple échec : familial, ambition littéraire et sioniste. Si TH avait été un grand écrivain et/ou avait été heureux en ménage, le peuple juif n'aurait peut-être pas eu d'Etat.Sa réussite : avoir créé la dynamique du mouvement sioniste qui a conduit à l'Etat d'Israël.Ingratitude du peuple juif : pas de musée Herzl, pas de film biographique mais au moins 3 biographies : Amos Eilon, André Chouraqui et Ernst Pawels.Les 24 premières annéesParis, centre intellectuel de l'antisémitisme.1845 : « Les Juifs, rois de l'époque » par Alphonse de Toussenel1855 : « Essai sur l'inégalité des races humaines » par Gobineau02/05/1860 : 2ème et dernier enfant né à Budapest (280,000 habitants dont 45,000 Juifs) de Jeannette, née Diamant, originaire de Moravie et de Slovaquie, et de Jacob Herzl qu'elle à épousé en 1857, à l'âge de 19 ans. Son grand-père paternel Shimon était resté religieux. C'est le déclin de l'empire austro-hongrois, la crise du libéralisme et du rationalisme, la montée du nationalisme et du racisme.Jacob est un riche banquier, Jeannette est dominante, germanophile, sans humour et snob.C'est une famille libérale et assimilée avec 2 grands-oncles convertis.TH est très lié à Pauline, d'un an plus âgée.Dès 6 ans étudie le piano, le français, l'anglais, l'italien. Bon en allemand et en histoire, mauvais en maths, excellente mémoire.De caractère mélancolique, neurasthénique et solitaire. Querelleur, orgueilleux, sarcastique, dominateur et dépressif. Un seul ami : Henri Kana (1857-91) se suicide à 34 ans.1870 : entre dans une école moderne à Pest.1872 : aurait rêvé que le Messie le présentait à Moise.1873 : Yaakov Herzl essuie une grosse perte en Bourse.1874 : fonde un club « Wir ».1875 : décide d'être écrivain. Quitte l'école moderne et entre au lycée évangélique de Pest, où se trouvent beaucoup d'élèves juifs.1878 : Pauline meurt à 19 ans du typhus en quelques heures. TH, fils unique. La famille déménage 25, rue Prater à Vienne. Burgtheater, Karltheater.Vienne : de 1857 à 1880 les Juifs passent de 6,000 à 73,000 âmes (de 2 à 10%). Journée de travail de 14 heures. Quartiers pauvres et miséreux. 15,000 prostituées en 1874. TH passe le bac de justesse à Pest et retourne à Vienne. Conversion de Gustav Mahler (né en 1860).1879 : « der Sieg des Judentums uber das Christentum » par Wilhelm Mahr.1880: naissance d'Otto Weininger qui se suicidera en 1903, à l'âge de 23 ans. A écrit « Sexe et caractère ».1881 : TH professe le pangermanisme. Adhésion de TH au club Albia dont 4 membres sont juifs.1882 : « La question juive » d'Eugène Düring. « Le Judenbund » de Rolling à Prague. « L'Autoémancipation » de Léo Pinsker (médecin et rédacteur du journal Sion), écrit après les pogromes. 1er Congrès antijuif international à Dresde. Pogromes en Russie. Création du Bilu. Procès pour crime rituel à Tisza-Ezlar en Hongrie.1883 : décès de Wagner. Démission de TH (épisode de Paul von Fortheim).TH méprise la bourgeoisie juive mais est révolté par l'antisémitisme. Ses parents déménagent 11, rue Tselinka.Echoue à ses examens de droit. Yaakov lui offre un voyage en Suisse et en Allemagne. Ecrit jusqu'à 3 lettres par jour à ses parents. Habitera chez ses parents jusqu'à son mariage. En fait, ne parviendra jamais à couper le cordon ombilical avec eux. Plait aux femmes mais les fuit. A une maîtresse de basse extraction.1884 : est reçu docteur en droit. Yaakov lui offre un voyage en Allemagne et en France. A Paris loge à l'hôtel Castiglione. Voit Sarah Bernhardt au théâtre. Aspire à être écrivain mais écrit des pièces médiocres. Envisage le suicide en raison de ses échecs.Vie professionnelle et familiale (1885-95)1885 : se laisse pousser la barbe. S'ennuie à mourir dans un cabinet d'avocats et démissionne. Part de nouveau en voyage : Allemagne, Belgique et Hollande et envoie ses impressions de voyage à divers journaux qui les publient. S'amourache de Julie Naschauer, fille d'un millionnaire juif, 18 ans, petite blonde aux yeux bleus. 1886 : 1er baiser. Congrès antijuif international à Kassel.1887 : la NFP, dont les directeurs sont Bacher et Benedikt, lui ouvre ses colonnes et la famille Naschauer ses portes. Fréquente Julie mais déteste Yaakov Naschauer, son père. Part 1 mois en Italie. Choqué par le ghetto de Rome.1888 : Mayence : hep, hep, hep.1889 : mariage par Dr Adolphe Yelinek qui, en 1882, dit à Léo Pinsker que son livre « l'Autoémancipation » était insensé. La dot est de 75,000 guldens. Congrès antijuif international à Bochum. Le socialiste et radical chrétien Karl Lueger se trouve à la tête d'un mouvement antisémite. Il sera élu maire de Vienne en 1895. Naissance de AH à Braunau-sur-Inn.Lune de « fiel » en Suisse et en France. Le jeune couple s'installe rue Marc-Aurèle à Vienne. Julie est impulsive, colérique, sans tact, jalouse, dépensière (l'intérêt de la dot rapporte 600 gulden par an mais JH les dépense très vite), a dû suivre un traitement psychiatrique dans le passé alors que TH est sévère et sérieux, s'intéresse à l'art et à la politique, ce dont JH se moque éperdument. Elle profère des menaces de suicide en sautant par la fenêtre ou par le poison. 3 mois après le mariage TH demande le divorce mais JH est enceinte et la famille Naschauer refuse. Il fuit chez ses parents. Jeannette et Julie se détestent. « אשתו המנודה” de Ida Tsurit.1890 : naissance de Pauline.10/6/1891 : naissance de Hans. Incirconcis. La NFP propose à TH, qui se trouve à Biarritz, d'être son correspondant à Paris avec un traitement de 1,000 FF par mois + 80 FF par article. TH accepte avec enthousiasme dans la nuit du 2 au 3/11 et, sans repasser à Vienne, s'établit à l'hôtel Cambon à Paris. TH se lie avec Max Nordau (Meir Simcha Siedfeld), médecin psychiatre, né à Budapest, de 11 ans son aîné, comme TH, très conservateur en art (dédaigne Brahms, Ibsen, Nietzsche, Tolstoï et les impressionnistes. TH crée l'opinion littéraire. A la NFP collaborent aussi Anatole France, Bernard Shaw, Ibsen, Strindberg et Emile Zola.29/11 : JH le supplie de lui donner une chance. Th accepte à condition que ses parents viennent vivre sous le même toit.Février 1892 : JH rejoint TH à Paris avec les parents de TH lesquels s'installent 8, rue de Monceau avec 4 domestiques. La moitié du salaire de TH est engloutie par le loyer. TH travaille de 7.30 à 24 heures (rendez-vous, Chambre des Députés, spectacles). Observateur lucide et perspicace, devient un reporter politique de grand talent, ce qui le prépare à son insu à sa propre carrière politique. Lit « la France juive » d'Edouard Drumont, ce qui l'aide à comprendre l'antisémitisme. Obsédé par l'antisémitisme français et d'Europe centrale. La France est déchirée par les querelles intestines, la violence, la corruption, les crises parlementaires et l'anarchie. Elle risque la dictature, Th craint pour la liberté et appréhende la révolution. Ses reportages sont passionnants. Il reçoit une augmentation de 20%. Il s'acquiert la sympathie de Rodin, Alphonse Daudet et de Clemenceau. Assiste au procès de Ravachol et est impressionné par le credo de ce dernier au service des déshérités. Il lit « La France juive » d'Edouard Drumont, paru en 1885, et vendu à 1 million d'exemplaires.12/1892 : scandale de Panama.1893 : des centaines de milliers d'épargnants sont ruinés. Recrudescence de l'antisémitisme. TH est sur la liste des étrangers hostiles à la France. Bertha von Suttner, présidente de la ligue contre l'antisémitisme, s'adresse à TH qui se dérobe. Sa solution au problème : la conversion et l'assimilation par le mariage. Se rend compte, avec les discours antisémites en France, comme il est facile de manœuvrer la foule.20 mai : naissance de Trudi (Gertrude)Tombe malade à Toulon. Est opéré et marche 3 semaines avec des béquilles. Par la suite, souffrira constamment d'évanouissements, d'anémie et de crises de fièvre.Eté 1894 : passe des vacances à Alt Aussee avec Schnitzler, Hoffmannstahl et Beer Hoffmann. Forte ambiance antisémite (Vienne, Paris, Berlin et Prague).Novembre 1894 : se brouille de nouveau avec JH qui repart à Vienne. TH s'installe à l'hôtel rue Cambon. L'Affaire Dreyfus éclate. Entend tous les soirs les clameurs antisémites.Décembre 1894 : TH doute de la culpabilité de AD.L'oeuvre théâtrale“Le procès Hirschkorn” refusé par le Burgtheater.Propose des articles au journal nationaliste « Deutsche Wochenschrift ». Le rédacteur lui demande de choisir un pseudonyme. TH refuse.1884 : sa pièce « Les déçus » est refusée. Phrase prophétique : « Mais toi, mon ami, je te consolerai de la déception à l'aide de la politique ».1885 : écrit « Le privilégié ». Ses pièces sont refusées à Berlin. Dans toutes ses pièces les femmes apparaissent comme des mégères rusées et les mariages comme des associations sordides. De ses voyages en Europe envoie ses impressions à divers journaux qui les publient. Son style de chroniqueur s'affine.1886 : écrit : « Son Altesse », également refusée à Berlin. La mode est à Ibsen et à Strindberg. TH fait vieux jeu.4/1887 : la Neue Freie Presse lui ouvre ses colonnes. Un théâtre berlinois accepte « Son Altesse ». La pièce connaît un certain succès à Prague.1888 : avec Hugo Weitmann écrit « Les transgresseurs » qui est acceptée par le Burgtheater.1889 : le Burgtheater accepte de jouer « Son Altesse » ainsi que « Le réfugié ». « Le qu'en dira-t-on » antiféministe avec incompréhension entre les sexes.1893 : écrit « La remarque » refusée par le Burgtheater.1894 : écrit « Le nouveau ghetto », la meilleure pièce qu'il ait jamais écrite. Histoire d'un avocat qui n'arrive pas à briser la barrière des préjugés et meurt en duel. Malgré l'aide de Schnitzler aucun théâtre n'accepte sa pièce.1895 : naissance d'une vocation5 janvier 1895 : dégradation de AD. « Mort aux Juifs » est remplacé par « mort aux traîtres » dans le reportage de TH sur la cérémonie. Karl Lueger est élu maire de Vienne et le restera jusqu'à sa mort en 1910. Franz Josef annule l'élection.Mars : selon TH, les Juifs doivent quitter l'Europe. Est passé du nationalisme allemand au cosmopolitisme et, de là, au nationalisme juif et à l'exode. Est arrivé à la conclusion que l'antisémitisme est inévitable et qu'un transfert des Juifs dans un territoire en vertu d'une charte internationale et financé par les Juifs et leurs collaborateurs résoudra le problème. Cette idée obsessionnelle lui enlève le sommeil et le fait délirer.Avril: écrit lettre à Maurice de Hirsch qui a créé l'ICA en Argentine avec 6,000 Juifs en 1895, ce qui est un échec. C'était un noble immensément riche, surnommé Hirsch le Turc, domicilié rue de l'Elysée, à côté du président de la République, descendant de Juifs de cour allemands, bénéficiant des citoyennetés bavaroise, belge, française et autrichienne avec des propriétés en France, en Moravie, en Hongrie et à Londres. Hirsch ne croit pas à Israël, trop proche de la Russie. Ils sont d'accord sur la nécessité de l'émigration et divergent sur la conception de l'aide à apporter.En France, une proposition d'interdire la fonction publique aux Juifs est repoussée par 268 voix contre 208.Juin : rédige le « Discours aux Rothschild ». Le Dr Schiff, médecin personnel de TH, le trouve hagard et déséquilibré. Ecrit à Albert de Rothschild et à Bismarck qui ne répondent pas. Prend divers contacts à l'occasion desquels il se découvre un magnétisme émanant des yeux et de la voix.Juillet : revient à la vie sociale.Août : TH regagne la NFP à Vienne avec le statut de chroniqueur littéraire. Le rabbin Gudeman de Vienne, enthousiasmé par son Discours aux Rothschild, lui conseille d'en faire un livre. La NFP refuse de publier le projet.Septembre : TH renoue avec Herman Bahr, devenu entre-temps philosémite, qui avait provoqué sa démission d'Albia. Franz-Josef annule l'élection de Karl Lueger à la mairie de Vienne. Le fils de Franz-Josef se suicide avec sa maîtresse, sa femme est assassinée par un anarchiste et son frère est également assassiné à Mexico. Ambiance apocalyptique en Autriche exprimée par Kokoshka, Klimt, Schiele. TH vit dans la même abstinence sexuelle que d'autres grands leaders.Novembre : TH part à Paris où il rencontre le grand rabbin Tsadok Cohen qui le présente à des intellectuels juifs. Nordau épouse la cause de TH : « Si tu es fou, nous le serons ensemble ! ». part à Londres où il rencontre Israël Zangwill (à publié « Les enfants du ghetto en 15-892). Fait la connaissance de George Eliott (Daniel Deronda). Dejeune chez sir Samuel Montagu, banquier et parlementaire liberal et enthousiasmé par TH. Celui-ci, s'adressant pour la 1ère fois à un public, donne une conférence triomphale au Maccabi.Décembre : « l'Etat des Juifs – un essai de solution moderne de la question juive » est prêt à l'impression mais tous les éditeurs viennois refusent le manuscrit. Un petit éditeur Breitenstein, non-juif, accepte. Tensions avec la NFP où Bacher et Benedikt le prient de ne pas diffuser la brochure et le menacent de licenciement. Tensions causent à TH asthme et palpitations.1896 : parution de l'Etat des JuifsFévrier : mise en vente de la brochure. Stupeur générale, réactions de colère et de mépris chez la bourgeoisie viennoise. « Le Jules Verne juif », « le roi Herzl ». En Europe il y à 6 millions de Juifs dont 5 dans la zône de résidence. Succès immédiat en Russie, Roumanie, en Ukraine en Biélorussie, en Bulgarie et en Lettonie. TH reçoit un immense courrier.Mai : David Wolfson, séduit par l'aspect royal de TH, devient son bras droit. Meir Ussishkin vient lui rendre visite. TH ne veut pas encore apparaître devant des foules. Visite du Révérend William Hechler, confesseur de l'archiduc Frédéric de Bade, oncle du kaiser Wilhelm II d'Allemagne. Visite du comte polonais Philippe Michael de Neblinski.Juin : 1ère visite en Turquie pour proposer au sultan Abdul Hamid de le libérer d'une dette de 100 millions de £ moyennant la concession de la Palestine avec la coopération des Etats antisémites.Juillet : réunion triomphale à Whitechapel. Réunion avec Edmond de Rothschild. « Si 150,000 Juifs débarquent en Israël, qui les nourrira ? Vous allez déclencher une catastrophe. » « L'antisémitisme, c'est la catastrophe ! Si vous refusez de m'aider, je mobiliserai les masses ! ».Août : annonce à Wolfson qu'il va réunir un congrès sioniste international. Les délégués sont les suivants :• Allemagne : David Wolfson• Paris : Max Nordau• Sofia : Reuben Birer, médecin• Londres : Yaakov de Haas• Russie : Max Mandelstam, ophtalmologue• Vienne : Oskar Marmorek, Kremenetzki1897 : l'année du 1er CongrèsLe mouvement progresse à l'est, pas à l'ouest.TH dépressif, possédé par un esprit apocalyptique, pb de santé, problèmes familiaux.Février : testament en 2 parties :• Publication de ses articles politiques, de ses pièces et feuilletons• Confie à ses parents la tutelle de ses enfantsMars : réunion préparatoire avec délégués allemand, autrichien et roumain. TH pense que l'infiltration est insuffisante et dangereuse car elle n'offre aucune garantie. Toutes les personnalités juives en contact avec TH pensent que c'est le Juif le moins juif qu'ils aient vu de leur vie.Avril : ordre du jour :1. La situation économique, politique et sociale des Juifs dans chaque pays.2. La colonisation : résultats et perspectives3. Les fonctions des fonds de bienfaisance en Israël.4. Questions financières.5. Constitution d'un comite exécutif dont le but est de préparer un foyer national pour tout Juif qui ne peut ni ne veut s'assimiler. Le Congrès sera donc une assemblée nationale formant un gouvernement en exil.Ennemis du sionisme : les rabbins et les millionnaires.Juin : naissance de « die Welt », la concubine alors que la NFP est l'épouse légitime. Tirage : 10,000, couverture jaune. Conflit avec Bacher et Benedikt. Les Juifs de Munich s'opposent à la tenue du congrès chez eux.Août : 25 : arrivée de TH à l'hôtel des 3 Rois, à Bâle. Annule la location du caveau à bière et loue la salle du Casino. Adoption du drapeau bleu-blanc (idée de Wolfson). Arrivée de quelque 200 délégués. Chacun reçoit une tenue d'apparat (frac et haut-de-forme) et une carte d'entrée représentant un paysan semant sur des sillons menant au Mur des Lamentations. Repas servis au restaurant cachère Braunschweiger. TH assure la mise en scène, l'éclairage, les costumes et se réserve le 1er rôle. Ordre du jour draconien : les discours sont minutes et contrôlés par TH.Samedi 28 : office avec TH et Nordau (ce dernier s'enfuit).Dimanche 29 :208 représentants de 16 pays, 26 reporters de 16 journaux sauf la NFP.La scène est revêtue de vert. Emotion de TH.Le doyen, Dr Karl Lipa, ancien Hovevei-Tsion, parle 30 mn au lieu de 10. 4 rappels de TH. Lorsqu'à la fin il prononce la bénédiction : « ברוך אתה ה' אלוהינו, מלך העולם, שהחיינו וקיימנו והגיענו לזמן הזה”, l'assistance est prise d'émotion et beaucoup éclatent en sanglots. Il ajoute encore : « Tout ce dont nous avons besoin, c'est d'une patrie ! ». Tous se lèvent dans un tonnerre d'applaudissements.A pas comptes TH, droit, majestueux, s'approche de la scène. Clameurs, trépignements de pied durant ¼ d'heure. Certains viennent près de la scène pour lui baiser la main. L'écrivain Ben-Ami crie : « Vive le roi ! ». TH ne réagit, pas, pale, les yeux brillants. Des qu'il essaie de parler, la clameur reprend.Thèmes de son discours :• Il nous faut un foyer national.• Nous sommes entoures de haine sans laquelle nous étions sur le point de nous assimiler.• Le sionisme, c'est le retour à une patrie juive, avec une culture juive dont nous devons être fiers.• Le but du Congrès : constituer un organisme qui discutera avec les puissances de la mise en valeur de la terre d'Israël dans le droit international et non par tolérance.• Le Juif doit s'aider lui-même. Personne ne le fera à sa place.La fin du discours écoute religieusement est suivi d'un bref silence puis d'une explosion d'enthousiasme. Nordau embrasse TH.TH est élu président de l'OSM à l'unanimité. 3 jours de débats dans 32 comites.Au terme du Congrès sont prises 3 décisions :1. Constitution d'une Organisation Sioniste Mondiale dotée d'un comite exécutif.2. Création du shekel sioniste = 1 FS. L'an prochain participera au Congrès 1 délégué représentant 100 membres ayant acquitte le shekel.3. Programme de Bale au contenu flou pour ne pas agresser le sultan. But : créer un foyer en Israël.”בית ונחלה בארץ ישראל שיובטחו במשפט הפומבי".Les moyens:• Implantation agricole.• Créations d'organisations juives dans chaque pays.• Renforcement de la conscience nationale.• Mesures préparatoires pour obtenir accord gouvernemental sur les buts du sionisme.TH est conscient que se trouvent au Congrès des agents du tsar et du sultan, qu'il ne faut pas mettre en danger les implantations actuelles et donner prétexte à la NFP de le licencier.Cérémonie de clôtureDr Cohen, rabbin de Bale : oui au sionisme si le shabbat et les mitzvoth sont respectes. TH : OK, mais il n'y aura pas de théocratie. Les applaudissements durent 1 heure et l'on se sépare aux cris de « L'an prochain à Jérusalem ! ».Lors de ce 1er Congrès les délégués du Peuple juif se sont réunis pour la 1ère fois depuis la destruction du Temple.Zangwill : " על נהרות בבל ישבנו, גם בכינו בזכרנו את ציון. על נהר בזל ישבנו והחלטנו נחושה לא לבכות עוד."TH rentre à Vienne épuisé mais heureux. Il a découvert les Juifs de l'Est. La NFP le reçoit avec moquerie. Toute la presse internationale et tous les Juifs parlent du Congrès sauf la NFP.Conséquences :Remous au Vatican qui ne veut pas que les Lieux Saints tombent entre les mains des Juifs. TH promet au nonce que Jérusalem et Bethléem seront extraterritoriaux.Noël 1897 : pour la 1ère fois chez les Herzl, il n'y à pas d'arbre de Noël.Les comites se multiplient. 120 rien qu'en Galicie.1898 : Herzl et Guillaume II à JérusalemJanvier : Guillaume II annonce qu'il part en pèlerinage en Terre Sainte.Avril : réunion du comité exécutif pour préparer le 2ème Congrès.Les délégués russes : moins de diplomatie et plus de faits.TH : entretenir la dynamique avec des cérémonies éclatantes. Insiste sur le problème du drapeau : « Qui veut diriger une foule à besoin de drapeau et de trompettes.28-31 août : 2ème CongrèsTH est le point de mire général. Il incarne l'Etat juif.360 délégués (contre 208 en 1897).913 comites. Parmi les assistants : Hayim Weizmann, Stephen Wise, Bernard Lazare (31 août : suicide du colonel Henry).Ouverture avec la musique de Tannhäuser.Max Nordau parle de l'aggravation du sort des Juifs de Galicie, de Roumanie et… France.Pour la 1ère fois on parle des Arabes : 650,000 dans la partie la plus fertile.Invitation de l'archiduc de Bade.Automne : archiduc de Bade et Hechler très favorables. TH propose un protectorat allemand. TH et le comte Philippe von Eulenburg sympathisent. TH rencontre Bülow. Le Kaiser veut rencontrer TH à Jérusalem.TH à Londres. Crise cardiaque. Discours dans l'East End : public en délire.Octobre : TH rencontre Bülow et Hohenlohe. Il prépare une suite avec Wolfson, Bodenheimer et Zeidner. Altercation avec Bacher et Benedikt.26 octobre : arrivée en Israël. Wolfson pleure. Il existe 16 colonies avec 4,000 Juifs (Mikve Israël a été créé en 1870). Rencontre TH Guillaume II d'une désespérante banalité. (En fait le sultan a refusé la proposition de Guillaume II).Bülow : « les Juifs sionistes n'ont pas d'argent, les Juifs riches ne veulent rien savoir, les Juifs pouilleux de Pologne ne peuvent rien, c'est du pur romantisme ».1899 : le 3ème CongrèsAoût : le 3ème CongrèsCritique de l'aventure allemandeLe nombre de comités passe de 913 à 1,300.TH est réélu sous les ovations et presse de tous côtés de travailler à plein temps pour l'OSM. Il est catastrophé par les pogromes de Roumanie.1900 : 4ème CongrèsMars : le rabbi de Gour attaque TH et les sionistes.Mai : le testament de TH ne laisse à Julie que la part réservée aux veuves nécessiteuses.13 août : le 4ème Congrès se tient à Londres avec 400 délégués. TH, à 40 ans, est prématurément vieilli.1901 : la fondation du KKLTH rencontre le sultan Abdul Hamid (fou, voleur, tueur d'enfants). Le sultan demande un spécialiste pour développer le pétrole d'Irak et 1,5 millions de £ pour couvrir le déficit. TH demande une charte sur des terres incultes de Turquie26 décembre : 5ème Congrès à Bale.• Fondation de בנק אוצר ההיתישבות et du KKL.• Opposition conduite par H. Weizmann.• TH reste le chef incontesté.1902: pas de CongrèsPoursuite des négociations avec le sultan.TH écrit Altneuland.Mort de Yaakov Herzl.5ème visite en Turquie sans résultats.1903 : l'affaire de l'Ouganda19 avril : pogrome de Kichinev. TH est persuadé que ce n'est qu'un début.Joseph Chamberlain propose l'Ouganda.TH essaye d'obtenir :• Le Congo des Belges• Le Mozambique du Portugal• Tripoli de l'Italie8 août : TH rencontre Pobiedonotsev et Plehve13 août : 2ème rendez-vous23 août : 6ème Congrès – 592 délégués. Tempête suscitée par l'Ouganda.Julie est malade.1904 : mort de THTH rencontre Pie X . Dialogue de sourds : on prie pour les Juifs persécutes.11 avril : réunion de l'exécutif à Vienne. Ussishkin menace de faire sécession2 mai : TH à 44 ans.3 juillet : TH meurt.6 juillet : Weizmann : « Je sens qu'une charge terrible vient de me tomber sur les épaules ». À Plon David Grine pleure de chagrin. A Minsk Goda Mabovitch à 6 ans.6000 personnes viennent à l'enterrement. Hans Herzl, 13 ans, dit le kaddisch.TH est enterré à côté de son père jusqu'au jour où le peuple juif l'emmènera en Israël.Conclusion• A vécu 44 ans dont 9 consacrés au sionisme. il a eu des précurseurs mais il a créé les outils du sionisme.• L'homme : solitaire, autoritaire, possédé par la prémonition de la Shoa, Don Quichotte, dépressif, malade, se consume au travail (NFP, die Welt, théâtre, sionisme), malheureux en ménage, heureux par le sionisme.• L'œuvre littéraire : Le théâtre : médiocre. Les reportages n'ont laissé aucune trace dans la mémoire des hommes. Le sionisme politique avec l'OSM (qui lui survit) qui est un échec de son vivant. Comme Moise TH est le dirigeant d'un peuple sans terre, est le mobilisateur du peuple juif (Russie, Autriche-Hongrie et Roumanie). Visionnaire de la Shoa.AnnexesL'émancipation des Juifs en Europe1791 : France1796 : la Hollande1826 : le Maryland1848 : divers Etats d'Europe centrale1863 : la Suisse1866 : la Roumanie (les Juifs sont des étrangers)1878 : la Roumanie admet l'égalité civile1887-1902 : la Roumanie pratique le numerus clausus1919 : émancipation des Juifs roumains.Ses contemporainsAlfred Dreyfus (1859-1935)Emile Zola (1840-1902)Arthur Schnitzler ( )Sigmund Freud (1856-1939)Gustave Malher (1860- )Schonberg ( )Strauss ( )Musil ( )Yehuda Alkalaï (1798-1878)

1 Comments:

Blogger abraham said...

herzl avait une ame pure comme un enfant

3:20 AM  

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